COP26. A bord de son kayak, Samuel Laversin ramasse les déchets dans la Lys et veut "changer les choses"

Le Mervillois, qui occupe son temps libre à ramasser les déchets dans la Lys à bord de son kayak, compte créer une association pour "bousculer les consciences".

Lorsqu’il trouve un peu de temps entre ses deux filles, son travail de régisseur d’une résidence à Lambersart et les aléas du quotidien, Samuel Laversin embarque sur son kayak, une "péniche de quatre mètres", et part naviguer sur la Lys, qu’il trouve magnifique autant qu’amochée. "Elle sert de dépotoir", regrette l’homme de 41 ans qui vit à Merville et qui passe ses sorties depuis trois ans à ramasser des déchets.

Selon les endroits, il peut remplir son kayak en une demi-heure, un peu plus si la zone est moins fréquentée. Déchets alimentaires, bouteilles, produits ménagers, extincteurs, panneaux de signalisation, Samuel Laversin en voit de toutes les couleurs. A force de passer aux mêmes endroits, il découvre même les habitudes alimentaires de certains. Les bons jours, il revient avec "100 à 200 kilos" de déchets.

"Marin d'eau douce"

Face à ce mal du siècle, celui qui se présente comme "un marin d'eau douce qui a déclaré la guerre aux déchets", partage ses aventures sur Facebook. Sa page, "Y’a des kayaks qui se perdent", compte plus de 1 000 abonnés. "Le but, c’est d’alerter, de sensibiliser et de montrer aux gens qu’il y a de la vie dans une rivière", dit Samuel Laversin, à qui il arrive aussi de poster de clichés magnifiques de la Lys. "On essaie de ne pas être trop pessimiste, de prendre les choses à la rigolade."

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Ancien traileur, Samuel Laversin a découvert le kayak presque par hasard, à un moment où il ne pouvait plus courir. Lors de sa première sortie, il a découvert une zone polluée, et s’est décidé à agir.

C’est bien beau de signer des pétitions, mais à un moment, il faut agir, aller sur le terrain.

Samuel Laversin

 

"C’est bien beau de signer des pétitions, mais à un moment, il faut agir, aller sur le terrain", dit celui qui est "passionné de la nature", végétarien et alerte face au changement climatique.

"On parle de la Cop26, mais tout commence ici, l’environnement c’est en sortant de sa maison." Et d’avouer : "Je veux bousculer les consciences." Montrer, aussi, que la nature et l’environnement sont à la base de tout. "On parle du tourisme, de rénover des infrastructures au bord des rivières, mais tout ça n’existe pas sans les rivières."

 

Face au temps qui passe, aux rivières qui redeviennent pleines de déchets quelques jours après son passage et au manque de considération, Samuel Laversin veut monter une association, pour "avoir son mot à dire" et ne pas être seulement "le gars qui pagaie le dimanche toujours tout seul".

Idéalement, il imagine une brigade de "gens qui iraient sur l’eau" et des interventions à l’école. "Je le fais pour mes gamines", et pour rendre le combat un peu plus concret. "Les médailles des politiques", ça va deux minutes, mais Samuel Laversin veut agir et "montrer qu'on peut changer les choses".

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