Un point de situation a été dressé ce mardi 10 mars par les équipes du CHU de Lille et de l'unité de maladies infectieuses de Tourcoing, établissements références pour le coronavirus dans la région Hauts-de-France. "On se prépare" au stade 3 de l'épidémie, a affirmé la direction.
152 cas dans l'Oise (où 11 personnes sont décédées), 30 cas dans l'Aisne (2 décès), 12 cas dans la Somme (2 décès), 21 cas dans le Nord, 7 cas dans le Pas-de-Calais (1 décès) : c'est la situation connue du Coronavirus ce mercredi 11 mars dans les Hauts-de-France, où 222 cas de Covid-19 au total sont pour l'instant recensés. Le virus dans les Hauts-de-France a donc fait 16 morts dans la région.Avant le passage au stade 3 de l'épidémie, peut-être dans les jours à venir, les hôpitaux s'organisent, et notamment le CHU de Lille et l'unité de maladies infectieuses de Tourcoing, références pour la zone de défense. "La difficulté c’est de dire quand nous serons en phase 3, c’est très difficile on n’y est pas encore. Mais on sait que ça va arriver, il ne faut pas s’inquiéter... La peur n’empêche pas le danger", tempère Karine Faure, cheffe du service des maladies infectieuses de Tourcoing.
"On a déjà réfléchi à une stratégie, avec un déploiement plus large sur d’autres établissements en associant la médecine de ville et en établissant des circuits de prise en charge, des critères de régulation, des fiches qui vont permettre d’améliorer la prise en charge des patients, des recommandations qu’on va pouvoir leur donner… Toutes ces mesures sont en train d’être organisées" a-t-elle explliqué ce 10 mars.
Le 12 mars, lors de la journée mondiale du rein, venez à une rencontre-débat organisée par Néphronor au Centre Culturel de Lesquin
— CHU de Lille (@CHU_Lille) March 10, 2020
Film, conférence et table ronde en présence du Pr François Glowacki et Pr Marc Hazzan du CHU de Lille
Sur inscription ➡️ https://t.co/WBzIjYL8Ln pic.twitter.com/sduGjtOggC
"Capacité d'accueil pas saturée"
"On ne veut pas avoir un gros pic épidémique d’un seul coup, mais plutôt étaler le plus longtemps possible la quantité de personnes qui seront infectées par ce virus", dit la professeure Faure.
Actuellement, entre 15 et 20 personnes touchées par le virus sont hospitalisées à Lille, entre 5 et 10 à Tourcoing, selon Frédéric Boiron, directeur général du CHU. "Nous avons la capacité, toujours, d’accueillir si nécessaire jusqu’à 55 patients à tout moment. Ces capacités peuvent monter à 60 ou 70 par extension d’unités", a-t-il précisé.
14 lits d'hospitalisation sont dédiés au Covid-19 à Lille, tout comme à Tourcoing. 22 lits de réanimation au CHU sont également réservés à la prise en charge de ce virus, dont 2 pédiatrie.
Actuellement, "l’activité médicale est de plus en plus soutenue, mais jusqu’à maintenant notre capacité d’accueil des patients, en hospitalisation ou en prise en charge ambulatoire, n’a pas été saturée. Et elle est loin d’être saturée, l’activité est simplement plus soutenue", rassure Karine Faure.
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— Préfet Pas-de-Calais (@Prefet62) March 9, 2020
?Des questions ? Des cellules d’information du public sont actives au 03 20 30 58 00 (zone nord) et au 0 800 130 000 (national 24h/24).
⚠️Ces numéros doivent être composés en priorité afin d’éviter tout encombrement du 1️⃣5️⃣ réservé aux urgences. pic.twitter.com/cSsGiu1pv4
Pas de rupture de stocks
Sur le plan matériel la direction du CHU de Lille tient à rassurer, notamment pour les masques et gels hydro-alcooliques : "Nous ne sommes pas en rupture au CHU de Lille, nous disposons des stocks nécessaires", annonce M. Boiron, reconnaissant toutefois que "la situation en approvisionnement est un peu tendue".
"Notre département de pharmacie s’est équipé depuis plusieurs jours pour être capable de fabriquer des solutions hydro-alcooliques, puisqu’il y a une tension importante sur le marché de l’approvisionnement".
A ce jour, sur la gravité des cas pris en charge dans la région, "on a une grande majorité de personnes qui ne présentent pas de maladie sévère, et qui sont ambulatoires. On a aussi des personnes prises en charge entièrement à leur domicile, qui ont bénéficié d’une consultation, d’un prélèvement diagnostic", conclut la professeur Karine Faure.