Comme l'on pouvait s'y attendre, l'arrivée du printemps a partiellement affaibli l'épidémie de covid-19 qui circule toujours sur notre territoire. Dans les Hauts-de-France, les indicateurs attestent nettement de cette accalmie, qui pourrait n'être que de courte durée.
Une embellie à laquelle il ne faudrait pas trop se fier ? Dans les Hauts-de-France, les indicateurs du covid-19 pointent vers une période de relative accalmie. Depuis début avril, le taux d'incidence est en constante baisse, et atteint 213 cas pour 100 000 habitants selon les chiffres de Santé Publique France, mis à jour le 24 mai. La semaine précédente, ce taux atteignait en moyenne 370.
Le taux de reproduction du virus, c'est-à-dire le nombre de nouveaux cas causés par une personne infectée, reste sous la barre d'alerte et atteignait 0.7 au 16 mai, dernière actualisation des chiffres par Santé Publique France. A l'hôpital, la semaine du 23 mai, 34 décès ont été constatés à travers les Hauts-de-France, 119 personnes étaient toujours hospitalisées en soins critiques. Le variant Omicron représente actuellement près de 100% des contaminations recensées dans les Hauts-de-France, et particulièrement son sous-variant BA.2.
L'amélioration des indicateurs tient en partie à l'arrivée des beaux jours, et en partie par la progression de la couverture vaccinale : dans la région, 61% de la population est complètement vaccinée, et seuls 20% n'ont pas reçu de première dose.
Une accalmie avant la tempête ?
Plusieurs spécialistes avaient anticipé cette accalmie saisonnière, comme le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, qui se disait "optimiste de façon raisonnable sur les semaines et les mois qui viennent." Mais, le professionnel de santé le rappelle : "Nous étions à ce niveau-là l’an dernier et malheureusement le variant Delta est arrivé au mois de juin, donc on peut s’attendre à la survenue d’un nouveau variant, plutôt à la rentrée."
En janvier 2022, l'épidémiologiste Renaud Piarroux, interviewé sur France Info, partageait également ce scénario du calme avant une nouvelle tempête. "En mars et en avril, avec le retour du printemps, tout le monde sera alors persuadé que tout est fini. Mais pas moi ! Comme je ne pense pas que les gens vont se précipiter vers une quatrième dose de vaccin, nous aurons, au bout de quatre à six mois, de nouveau une population apte à transmettre le virus. La question, c'est à quel virus nous aurons affaire à ce moment-là ?" s'inquiète le spécialiste.
En effet, difficile d'anticiper les mutations du virus : si la plupart s'éteignent d'elles-mêmes, car moins puissantes qui le virus d'origine, certaines développent des propriétés plus efficaces, et supplantent le virus d'origine. C'est comme cela qu'Omicron s'est imposé. "Ce virus nous surprend depuis le début. Il est devenu extrêmement contagieux. Ce comportement est très inhabituel" avertit Renaud Piarroux.