Dans l’industrie verte, près de 180 mille emplois seraient menacés par une arrivée du Rassemblement National au pouvoir

177 300 emplois industriels verts pourraient être menacés ou ne jamais voir le jour si le RN accédait au pouvoir le 7 juillet prochain. Les Hauts-de-France, région industrielle, sont particulièrement concernés, avec 14 700 emplois sur la sellette.

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Dans une note publiée par la Fondation Jean-Jaurès, Neil Makaroff, expert des politiques climatiques européennes, revient sur les risques que représenterait l’extrême droite au pouvoir pour le secteur de l’industrie verte.

Dans les Hauts-de-France, 14 699 emplois ou projets d’emplois seraient menacés : à Billy-Berclau-Douvrin, Dunkerque, Douai, Feuquières-en-Vimeu, Lens, Maubeuge, Merville ou encore Ruitz.

14 699 emplois ou projets d’emplois menacés dans la région

La politique menée par le parti d’extrême droite s’attaquerait directement à l’éolien et au solaire, au tournant vers la voiture électrique ou encore au déploiement des pompes à chaleur”, explique la Fondation en préambule de la note.

Actuellement, avec “les filières de la voiture et des bus électriques, la production d’éoliennes et de panneaux solaires et la fabrication de pompes à chaleurs”, l’industrie de la transition écologique représente 49 100 emplois en France. “En ajoutant les opérateurs de maintenance et d’installation, notamment d’éoliennes et de panneaux solaires, ce chiffre peut être estimé à environ 85 670 emplois”, explique Neil Makaroff.

Le RN souhaite revenir sur les piliers de la transition écologique.

Neil Makaroff

expert des politiques climatiques européennes

Selon l’expert, l’accélération de la transition écologique et les nombreux projets qui y sont liés devraient permettre de “doubler le nombre d’emplois liés à l’industrie de transition et au déploiement des énergies renouvelables” d’ici 2035. Ce qui représente  “177 300 emplois sur notre territoire, soit la création d’en moyenne 25 nouveaux postes par jour dans l’industrie verte”.

Principalement implantées dans le nord et l’est de la France, “au cœur de bassins d’emplois”, ces usines risqueraient de délocaliser leurs sites en cas d’élection du Rassemblement National.

Les secteurs des énergies renouvelables et des pompes à chaleurs touchés

En effet, Neil Makaroff souligne que “le programme de Marine Le Pen en 2022, les déclarations et votes des députés d’extrême droite tant à l’Assemblée nationale qu’au Parlement européen” montrent que le parti, en cas d’élection, reviendrait sur “les piliers de la transition écologique”. "Le RN, qui prétend défendre le travail des Français, pourrait bien causer la délocalisation de nombreux sites industriels par sa politique", souligne l'expert.

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Fini le déploiement des énergies renouvelables comme l’éolien : le RN souhaite “arrêter tout nouveau projet éolien et démanteler les parcs existants” et ses députés ont voté “contre les soutiens au développement de la filière à l’échelle européenne”. De telles mesures mettraient en péril 101 135 emplois et futurs emplois à l’échelle nationale.

À Dunkerque, 530 personnes, qui travaillent actuellement chez Dillinger, entreprise de fabrication de tôles à destination de l’éolien, verraient ainsi leurs emplois menacés.

Le RN, qui prétend défendre le travail des Français, pourrait bien causer la délocalisation de nombreux sites industriels par sa politique.

Neil Makaroff

expert des politiques climatiques européennes

Terminé, aussi, le remplacement des chaudières au fioul ou au gaz par des pompes à chaleur : le RN entend en effet annuler l’interdiction de vente des chaudières au fioul et baisser les taxes sur le gaz et le fioul, tout en remettant en cause les diagnostics de performance énergétique (DPE), 20 176 emplois et emplois potentiels seraient ainsi menacés.

Dans le Nord, à Merville, l’entreprise de pompes à chaleur Atlantic pourrait être contrainte de se séparer de 800 employés. 1300 salariés seraient également menacés au sein de l’entreprise Intuis, à Feuquières-en-Vimeu (Somme).

L’industrie de la voiture électrique en difficulté

Annihilé, enfin, le tournant vers le véhicule électrique. 56 017 emplois risqueraient d’être supprimés ou de ne jamais voir le jour dans toute la France. Dans les Hauts-de-France, plusieurs entreprises seraient concernées au premier chef, à la fois dans l’industrie de la voiture électrique et dans celle de la batterie.

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À Lens, dans le Pas-de-Calais, 160 salariés de l’entreprise Novares, employés à conceptualiser des moteurs davantage “verts”, verraient ainsi leurs emplois menacés.

À Maubeuge (Nord), 1881 personnes, qui travaillent d’ores et déjà sur la production d’une voiture électrique Renault, pourraient perdre leur travail. 700 nouveaux postes ne verraient pas le jour. Idem à Douai (Nord), où 2464 salariés sont dédiés à la construction de trois autres véhicules de la marque et risqueraient de perdre leur travail. À Ruitz (Pas-de-Calais), le constructeur emploie également 364 personnes qui œuvrent à la fabrication de boîtes de vitesses… Et dont le travail, serait, encore une fois en danger en cas d’arrivée au pouvoir du RN.

La “vallée des batteries” particulièrement en danger dans le Nord

Toujours à Douai (Nord), le recrutement de 1000 à 1200 personnes pour la future gigafactory de l’entreprise de batteries Envision AESC pourrait ne pas voir le jour.

Du côté de Billy-Berclau-Douvrin (Pas-de-Calais), 600 emplois seraient menacés par l’arrivée du RN au pouvoir et 1400 postes pourraient ne jamais voir le jour au sein de la gigafactory ACC.

Enfin, deux entreprises implantées à Dunkerque (Nord) souffriraient particulièrement d’une élection de l’extrême droite. Sur le port de Dunkerque, la gigafactory Verkor, qui projette la création de 1200 emplois directs et 3000 emplois indirects d’ici 2025, devrait revoir ses plans. Pour ProLogium’s, 3000 emplois directs et 12000 emplois indirects d’ici 2030 seraient menacés.

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Au total, dans la région, les emplois de 8 099 personnes seraient sur la sellette en cas d’élection du parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella ce dimanche 7 juillet. En y ajoutant les emplois directs qui sont actuellement en projet, ce ne sont pas moins de 14 699 emplois qui seraient menacés.

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