Bénédicte Coste-Leclerc de Hauteclocque, présidente de Stop éoliennes Hauts-de-France, est nouvellement nommée au CESER des Hauts-de-France. Une décision qui suscite l'indignation des écologistes, qui remettent en cause sa légitimité et la transparence de son association, bénéficiaire de financements publics.
Une nomination, qui crée la polémique. Le comité économique, social et environnemental des Hauts-de-France (CESER) a renouvelé ses membres pour la période 2024-2029. Parmi les nouveaux membres : Bénédicte Coste-Leclerc de Hauteclocque, présidente de la fédération "Stop éoliennes Hauts-de-France", en tant que personnalité qualifiée. Cette décision suscite l’indignation des écologistes de la région, qui remettent en question la légitimité de cette nomination.
L’organisation "Stop éoliennes Hauts-de-France", créée en janvier 2022 pour "fédérer les associations qui luttent contre le développement éolien dans cette région" est régulièrement sous le feu des critiques de l’opposition écologiste et de gauche. Elle est accusée de partager des contenus complotistes et climatosceptiques, de manquer de transparence et de chercher systématiquement à entraver les projets éoliens de la région.
Des financements publics pointés du doigt
La fédération bénéficie de financements publics de la région. Lors d'une commission qui s'est tenue jeudi 19 mai à Amiens, le conseil régional a voté l'attribution d'une subvention de 170 000 euros sur trois ans à l’organisation anti-éolienne. Cette dotation fait actuellement l’objet d’un recours au tribunal administratif, initié par les élus écologistes de la région.
L’arrivée de la présidente de cette fédération est donc vue d’un très mauvais œil par l’opposition écologiste parmi le collège de huit "personnalités qualifiées".
Selon Katy Vuylsteker, conseillère régionale spécialisée dans les affaires énergétiques, cette nomination revêt un caractère hautement symbolique "Ce n'est pas à la hauteur des enjeux énergétiques immenses auxquels notre région doit faire face. Alors que le dernier comité régional de l'énergie a été reporté sine die et que se profile une grande relance du nucléaire, nous sommes extrêmement inquiets !". "La nouvelle composition du CESER, via cette désignation, est politicienne", a-t-elle ajouté.
"Je ne vois pas où se situe la contradiction"
Contactée, la présidente de la fédération "Stop éoliennes Hauts-de-France" dit ne pas comprendre les critiques. "Je suis nommée pour mes compétences, pas au titre de mon poste à la Fédération Stop éoliennes Hauts-de-France. Je dispose de connaissances en matière d'énergie, mais pas seulement ; j'ai également des compétences en agriculture. Ma nomination est considérée favorablement par le préfet. Je ne connais pas encore toutes les fonctions qui me seront attribuées, mais je peux dire qu'il y aura probablement entre 13 et 14 commissions mises en place vers la fin janvier". Interrogée sur une potentielle contradiction entre son engagement associatif et son nouveau mandat, elle a ajouté : "Je ne vois pas où se situe la contradiction. Les écologistes n'aiment pas les gens qui défendent nos paysages."
Les écologistes mettent en avant leurs préoccupations relatives aux lacunes en termes de compétences et aux intérêts particuliers représentés par cette nomination. Ils exhortent donc les responsables à veiller à ce que les nouveaux membres puissent contribuer positivement et constructivement aux importants travaux du CESER.