La famille Mulliez, actionnaire de Décathlon, doit recevoir un milliard d'euros versés par l'enseigne nordiste, spécialisée dans le sport, au titre de l'année 2024. Une nouvelle qui a provoqué l'ire de la CFTC et de la CFDT : les syndicats dénoncent le décalage entre cette somme et les conditions de travail actuelles des employés.
Un milliard d'euros. Cette somme, qui ferait pâlir n'importe quel travailleur, sera versée lundi 2 décembre par le groupe nordiste Décathlon à l'association familiale Mulliez (AFM), détentrice du distributeur alimentaire Auchan. La famille Mulliez, très influente dans la région Hauts-de-France, fait partie des trois actionnaires principaux de Décathlon, au même titre que la famille de Michel Leclercq, ex-président fondateur de l'enseigne dédiée au sport et leurs salariés.
Ce sont donc un milliard d'euros de dividendes qui doivent être versés à l'AFM a-t-on appris ce vendredi, au titre de l'année 2024. Selon la direction du groupe Décathlon, cette somme correspond "à une distribution des réserves accumulées au sein de l'entreprise au fil du temps par les actionnaires". Un montant néanmoins colossal, versé au grand dam de deux syndicats de Décathlon, qui sont montés au créneau ce vendredi.
Des salariés au SMIC
La situation est "inacceptable" décrit la CFDT dans une publication sur Facebook, "alors même que les effectifs diminuent de manière drastique dans les 330 magasins" de l'enseigne préférée des Français, qui a récemment changé de stratégie marketing et fermé certains magasins jugés non rentables.
De son côté, la CFTC dresse le même bilan : "Pas d'argent pour les négociations seniors, la mutuelle ou les NAO", mais d'un autre côté, "les actionnaires familiaux ponctionnent un milliard d'euros de dividendes". La majorité d'entre eux ne toucherait d'ailleurs qu'un SMIC selon les syndicats, pour qui "les dividendes doivent être utilisés pour préparer l’avenir de l’entreprise, financer des investissements structurants et assurer sa pérennité."
Côté Mulliez et Auchan, le groupe a annoncé un plan social d'ampleur, qui met en jeu 2 389 emplois et prévoit la fermeture d'une dizaine de magasins et de trois entrepôts.
La CFDT appelle donc les 20 000 salariés de l'enseigne à se mobiliser et à entrer en grève le samedi 7 décembre, qui marque officiellement l'entrée dans la période de Noël pour les grandes enseignes.
Contacté par France 3, le groupe Décathlon souligne que "cette distribution s’inscrit dans une gestion équilibrée de l’entreprise." "Notre solide base financière nous permet de remonter une partie de nos réserves vers tous nos actionnaires tout en continuant à investir dans des initiatives stratégiques de croissance au bénéfice de nos collaborateurs, de nos clients et de nos partenaires."