Si la région Hauts-de-France passe au vert pour la deuxième phase de déconfinement, le département du Nord est placé au seuil de vigilance orange en ce qui concerne l'incidence du coronavirus, l'un des quatre nouveaux indicateurs de surveillance présentés ce jeudi par le ministre de la Santé.
Dans le cadre de la conférence de presse organisée ce jeudi après-midi par le Premier ministre Edouard Philippe, le ministre de la Santé Olivier Véran a présenté les quatre nouveaux indicateurs du dispositif de surveillance du coronavirus Covid-19.
Sur l'un d'entre eux - "l'incidence" - le département du Nord est placé au seuil de vigilance orange. "La pression épidémique est analysée grâce à l'incidence, c'est-à-dire le nombre de personnes infectées sur une semaine, sur 100 000 habitants", a expliqué le ministre. En clair, l'activité épidémique est mesurée ici par le nombre de tests positifs réalisés dans chaque département pendant une semaine, rapportés à 100 000 habitants.
#Coronavirus #COVID19| Activité épidémique
— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) May 28, 2020
L’incidence, c’est quoi ?
C’est le nombre de personnes infectées sur une semaine pour 100 000 habitants.
?Seuil de vigilance: au-delà de 10 personnes infectées sur 100 000
?Seuil d’alerte: au-delà de 50 personnes infectées sur 100 000 pic.twitter.com/VvlgOvo6Hw
Entre 0 et 10, c'est vert. Entre 10 et 50, on passe "au seuil de vigilance", de couleur orange, ce qui est le cas du Nord et de 13 autres départements français : Meuse, Meurthe-et-Moselle, Moselle, Haut-Rhin, Territoire de Belfort, Val d'Oise, Val de Marne, Côtes-d'Armor, Loiret, Maine-et-Loire, Deux-Sèvres, Vienne et Gers. Au-delà de 50 tests positifs recensés en une semaine pour 100 000 habitants, c'est le "seuil d'alerte", en rouge. Aucun département n'est dans cette situation.
"Ces seuils sont cohérents et ils convergent avec ceux retenus par des pays voisins, en particulier l'Allemagne" , a justifié Olivier Véran. Dans les départements en orange, le nombre de nouvelles contaminations sur les 7 derniers jours "reste suffisamment élévé pour justifier une attention particulière", juge le ministre.
Clusters et chaînes de transmission
"Cette incidence est dans la plupart des cas expliquée par des cas regroupés, ce qu'on appelle désormais des clusters et ces clusters sont repérés, analysés, isolés", a ajouté Olivier Véran. "En Île-de-France, qui est une situation particulière, c'est le niveau de circulation du virus qui explique cette incidence élevée, sans que cela s'explique principalement par des cas groupés, par des clusters, avec des chaînes de transmission".
Si l'Île-de-France reste classée en orange pour cette phase 2 du déconfinement qui débutera mardi prochain, le Nord et les autres départements des Hauts-de-France ont pu passer au vert. Donc ce taux d'incidence n'a pas vraiment eu... d'incidence finalement.
Les trois autres indicateurs de surveillance de l'épidémie sont :
- le taux de positivité des tests Covid-19 réalisés pour lequel tous les départements français sont au vert (moins de 5%) à l'exception de la Guyane française, placée en rouge (plus de 10%)
- le R0, c'est-à-dire le taux de reproduction du virus. S'il est supérieur à 1, chaque porteur va le transmettre à plusieurs personnes, l’épidémie progresse. S'il est inférieur à 1 - ce qui est le cas dans la grande majorité des départements français - l’épidémie régresse. Seule la Guyane a un R0 supérieur à 1 et est donc classée en orange. Le rouge n'est mis que pour un taux dépassant les 1,5.
- la tension hospitalière, soit le taux d’occupation des lits de réanimation, occupés par des patients Covid-19 par rapport à la capacité initiale en réanimation. La plupart des départements français sont là aussi en vert (entre 0 et 40%). Seuls les départements d'Ile-de-France restent en orange, avec un taux d'occupation compris entre 40 et 60%. Et seule l'île de Mayotte est en rouge sur ce critère avec un taux d'occupation dépassant les 60%.
"C'est un point de vigilance important pour nous, d'autant plus que le nombre total de patients en réanimation, les malades atteints du coronavirus et les malades atteints d'autres maladies restent à un niveau très élevée", a commenté le ministre.
Prochaine échéance désormais, le 22 juin pour le début de la phase 3 du déconfinement.