Délais rallongés et IVG plus accessibles : le nombre d'avortements en hausse dans les Hauts-de-France

Les chiffres des interruptions volontaires de grossesse (IVG) viennent d'être dévoilés à quelques jours de la journée mondiale du droit à l'avortement. Dans les Hauts-de-France, comme au niveau national, ces chiffres sont en hausse. Plusieurs raisons l'expliquent : le délai légal rallongé ou encore l'IVG médicamenteuse rendue plus accessible.

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À quelques jours du 28 septembre, journée mondiale du droit à l'avortement, la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) vient de publier le bilan des recours à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) de l'année 2023.

À l'échelle nationale, comme à celle des Hauts-de-France, les chiffres poursuivent leur hausse depuis plusieurs années, même si celle-ci se faisait généralement en dents de scie avant la crise sanitaire du Covid-19.

8% des IVG de France pratiquées dans la région

En 2023, selon les chiffres de ce rapport, 19 491 IVG ont été pratiquées dans les Hauts-de-France, contre 18 719 l'année d'avant. Cela représente 14,9 IVG pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans (contre 14,2 en 2022).

Parmi ces IVG, 13 092 ont été réalisées dans un établissement de santé, 5 114 en dehors (téléconsultations, cabinet libéral ou centre de santé sexuelle), 9 285 à l'aide d'un médicament et 3 697 de façon instrumentale. En tout, 8% des IVG en France ont été réalisées dans la région. 

Le chiffre de l'interruption volontaire de grossesse est de 5,9% pour les mineures, ce qui est légèrement au-dessus de la moyenne nationale pour cette tranche d'âge. Quant aux IVG dites "tardives", donc pratiquées entre 12 et 16 semaines d'aménorrhée, elles constituent 8% des procédures au total, au même niveau que le reste du pays.

Des IVG parfois pratiquées en dehors du département de résidence

82 % des IVG réalisées en France métropolitaine "ont eu lieu au sein du département de résidence des femmes concernées". Si la réalisation de l'IVG hors du département de résidence peut "parfois répondre à un choix de femmes pour plus de confidentialité ou une facilité d'accès, cet indicateur, et plus particulièrement ses variations", peut également rendre compte de difficultés d’accès dans certaines zones géographiques.

Dans la région, on retrouve des disparités en fonction des départements. Dans le Nord, la Somme, et le Pas-de-Calais, respectivement 93,7%, 89% et 87,3% des femmes ont avorté dans leur zone de résidence contre 79% et 71,3% pour l'Aisne et l'Oise.

Les chiffres du nombre de praticiens réalisant des IVG hors établissement pour 100 000 femmes de 15 à 49 ans sont bas par rapport à d'autres départements. On en compte 5,8 dans l'Aisne, 8,4 dans l'Oise, 9,1 dans la Somme, 8,6 dans le Nord et 4,9 dans le Pas-de-Calais. En comparaison, les Alpes-Maritimes sont à 52,8 et la Savoie à 54 praticiens.

Délai légal rallongé, IVG médicamenteuse plus accessible...

Qu'est-ce qui explique l'augmentation du nombre d'IVG en France en 2023 ? Il est important de préciser que la hausse nationale concerne en particulier les avortements médicamenteux pratiqués en dehors d'un établissement de santé. L'IVG médicamenteuse est plus accessible qu'avant, notamment dans les cabinets libéraux et lors de téléconsultations. Aussi, de plus en plus de femmes ont recours à une sage-femme.

Depuis mars 2022, le délai légal pour une interruption volontaire de grossesse est passé de 12 à 14 semaines, ce qui peut également expliquer cette hausse. Enfin, la baisse du nombre de nouveau-nés contribue également à augmenter le ratio d'IVG par rapport aux naissances.

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