Avec 2 000 chômeurs pour 20 000 habitants, Denain est parmi les villes les plus pauvres de France. Elle a décidé d'agir pour remettre ses chômeurs dans le circuit de l'emploi en leur proposant... de jardiner.
Il faut encore un peu d'imagination pour se projeter. Mais dans quelques mois seulement, à Denain, une serre abandonnée depuis trois ans sera au coeur d'un jardin de 2 hectares.
C'est là que pousseront plants de tomates, courgettes ou encore céleris tout au long de l'année, destinés à la restauration municipale.
"On a 900 repas par jour pour les écoles élémentaires, les portages à domicile pour les personnes âgées et le but c'est d'augmenter la production pour pouvoir alimenter d'autres structures", explique Solange Lemoine, adjointe chargée de l'environnement et de l'insertion à la mairie de Denain.
Pour cultiver cet immense potager, la ville de Denain a choisi de faire appel à des chômeurs de longue durée en réinsertion. Olivier Delettrez est l'un d'entre eux. Il commencera au début du mois de septembre.
Une vingtaine de contrats
Pour cet ancien paysagiste de 50 ans, sans emploi depuis un an et demi, ce contrat d'insertion de 24 mois va lui permettre de souffler.
"Ca va me permettre de revivre un peu, quelqu'un au chômage il est diminué donc quand on m'a dit que j'étais pris, j'étais content. Je suis reboosté pour l'avenir", précise-t-il.
Un contrat de 35h par semaine, rémunéré au salaire minimum : un revenu qui permettra au Denaisien de passer son permis de voiture et d'engin de chantiers. L'objectif du dispositif : augmenter son employabilité.
"L'idée c'est vraiment de les remettre dans une dynamique positive avec comme métier support le maraichage. On leur propose une formation, une montée en compétence et la levée des freins surtout, c'est le plus important", assure Soufiane Iquioussen ,chargé du projet.
En septembre, huit autres chômeurs de longue durée mettront les mains dans la terre pour repartir du bon pied. A terme, une vingtaine de contrats subventionnés par l'Etat pourraient être proposés.