Depuis l'adoption par décret d'un programme scolaire d'éducation sexuelle, plusieurs écoles de Charleroi ont été prises pour cible. Sur quatre d'entre elles, des tags hostiles au projet ont été découverts.
"S’attaquer à nos écoles, c’est s’attaquer à nos enfants" clame Paul Magnette, Bourgmestre de Charleroi. Depuis une semaine et l'adoption par le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles d'un programme scolaire d'éducation sexuelle, plusieurs écoles de la ville ont été attaquées.
Une "campagne de désinformation"
C'est le programme "Evras", "Education à la vie relationnelle, affective et sexuelle", qui est au cœur de cette polémique. Il s'agit d'un cours de deux heures par an destiné aux élèves des classes de 6ème primaire (notre CM2) et de 4ème secondaire (notre seconde) pour répondre à leurs questions sur ces sujets sensibles.
Depuis la rentrée scolaire, le programme suscite une fronde sur les réseaux sociaux. Des milieux ultra-conservateurs, notamment des associations islamiques et de catholiques intégristes, appellent à manifester. Environ 1500 opposants se sont déjà réunis ce dimanche à Bruxelles.
Caroline Désir, la ministre francophone de l'Education, dénonce "une campagne de désinformation" destinée à "attiser la suspicion". Elle ajoute, au micro de nos confrères de la RTBF : "on ne va évidemment pas encourager une hyper-sexualisation chez les jeunes, ni susciter une orientation sexuelle ou une identité de genre... c'est complètement inadmissible de faire peur aux parents sur ce sujet".
Huit écoles vandalisées
Si la raison de ces actes criminels ne fait pas vraiment de doute, c'est que des tags "anti-evras" ont été découverts sur les murs de quatre écoles maternelles et primaires carolorégiennes incendiées. Deux établissements de Liège ont également été vandalisés.
Mercredi 13 septembre, la justice belge a ouvert une enquête pour "incendies criminels". L’OCAM, l’Organe de coordination et d’analyse de la menace a également été sollicité pour faire le point sur la situation.