Ils ont fait la une de l’actualité cette semaine. Les maires tenaient leur congrès national à Paris. L’occasion de dénoncer une mission de plus en plus difficile : hausse des violences à leur encontre, augmentation du nombre de démissions, les élus parlent d’une « fatigue républicaine ».
Dans le Nord et le Pas-de-Calais, 16 maires ont démissionné entre 2020 et fin 2022. En 2023, ils sont 19 à avoir déjà jeté l’éponge. Parmi les raisons invoquées par certains : le statut de l’élu. Il n’est pas toujours facile de concilier sa vie professionnelle, sa vie d’élu et sa vie personnelle. La maire (sans étiquette) de Rosult, dans le Valenciennois le raconte : « La vie personnelle est complètement mise de côté, je n’ai plus une minute à moi. C’est difficile pour nos proches… ». Une réalité particulièrement tangible chez les élus des petites communes à qui on ne pardonne pas d’être absent à une manifestation, explique Nathalie Colin. Pour Stéphane Wilmotte, maire d’Hautmont, « Etre maire, c’est être au service des habitants, 7 jours sur 7, 24h sur 24 et donc c’est vrai que ça demande beaucoup ».
Reconnaissance financière
Un investissement que certains élus voudraient voir revaloriser, financièrement notamment. Emmanuel Macron en a parlé dans son discours aux maires mercredi soir. « Il y a beaucoup de petites communes où il n’y a pas les mêmes services », explique le président de l’association des maires du Nord Bernard Gérard, qui prône « une prise en considération de la rémunération de l’élu, la formation et l’information de l’élu, quelle que soit la taille de la commune ». Le politologue Beranrd Dolez le souligne, « dans les grandes villes l’indemnité est suffisante, le maire souvent cumule avec les vice-présidences d’intercommunalité. La strate la plus problématique c’est celle entre 1000 et 10000 habitants, car vous avez beaucoup de travail, vous êtes faiblement indemnisé et vous devriez vous consacrer pleinement à l’administration de votre commune et vous n’avez pas toujours les moyens de le faire ». Et l’un des points importants est notamment la possibilité de pouvoir financer l’emploi d’une secrétaire de mairie.
Les maires souffrent aussi d’un manque de reconnaissance. « Les maires sont descendus un peu de leur piédestal ». Et une des conséquences, c’est l’augmentation des violences envers les élus. +32 % en 2022, encore +15% cette année.
Malgré tout, ces élus continuent d’avoir la foi dans leur mission, « on fait cette mission parce qu’on y croit, n est heureux d’être au service des habitants » déclare Stéphane Willmotte. « Il n’y a rien de plus beau que d’être maire », conclut Bernard Gérard.
Pour regarder l’émission rendez-vous à 11h25 dimanche sur France 3 Nord-Pas-de-Calais.