Alors que depuis lundi 11h25 les femmes françaises travaillent gratuitement, Dimanche en Politique s’intéresse à ces inégalités qui persistent entre les hommes et les femmes dans le monde du travail. Pourquoi ? Quels sont les freins ?Une égalité parfaite est-elle possible ?
En moyenne à temps de travail égal, les femmes touchent un salaire inférieur de 15% à celui des hommes, jusqu’à 24% de moins sur le revenu global moyen.
Si Odile Le Ven représentante du MEDEF, considère que la situation s’améliore dans les entreprises. Pour la secrétaire régionale CFDT Perrine Mohr, cela fait 51 ans que les femmes attendent une égalité de traitement. Et pour y parvenir elle préconise un congé paternité de 2 mois et un congé parental revalorisé.
Aurore Bergé la ministre des solidarités a annoncé cette semaine travailler sur un congé familial mieux rémunéré. Mais pour Simon Jamelin, conseiller départemental du nord Les écologistes, il faut rendre ce congé paternité « obligatoire », pour que cela fonctionne. Blandine Cuvillier de Nous toutes Lille explique que dans les pays qui ont un congé paternité de même durée que le congé maternité, « il y a beaucoup moins de différence homme/femme ». Elle remarque également, que c’est « un excellent levier pour la suite parce que cela donne un modèle à l’enfant d’avoir un père beaucoup plus présent. Et c’est important pour l’évolution de la société ».
La question du temps partiel
Autre facteur discriminant, le temps partiel choisi ou subi, 29% des femmes de la région sont en temps partiel contre 7.5% des hommes. D’après l’économiste Julie Valentin, « il y a des femmes qui vont apparaître comme souhaitant un temps partiel. En fait elles le choisissent non pas pour pouvoir articuler leur vie professionnelle et familiale mais parce qu’elles ne peuvent pas travailler plus. Par exemple une aide à domicile peut commencer sa journée à 6h30 du matin, finir à 19 h 30 mais dans ce temps il n’y aura que 6h payées… » parce qu’on ne compte pas son temps de déplacement, ses temps de coordination. Pour la chercheuse, « ces femmes sont payées à temps partiel alors qu’elles travaillent à temps complet ». Et ce sont des emplois typiquement féminins, Blandine Cuvillier explique que les « femmes sont particulièrement orientées vers les professions du « care », de l’enseignement ». Or quand « il y a une féminisation d’une profession, il va y avoir un moindre salaire ».
Les femmes pourtant plus diplômées
Enfin, les femmes restent moins présentes dans les métiers les plus rémunérateurs. Elles représentent 41.5% des cadres dans la région et moins d’un tiers des entrepreneurs. Pourtant, elles réussissent mieux leurs études 95% de réussite au bac dans la région en 2022, contre 91% pour les garçons. Et elles sont plus diplômées de l’enseignement supérieur (26% contre 24% pour les hommes). Selon Odile Le Ven, si elles ne percent pas le plafond de verre, c’est aussi car elles souffrent de biais comme le syndrome de l’imposteur, ne s’autorisant pas à prendre le leadership. Et sur cette question, Perrine Mohr estime que l’index parité mis en place dans les entreprises de plus de 50 salariés ne va pas assez loin. Pour la représentante syndicale, il faut être plus coercitif et que toutes les entreprises soient concernées, car ces injustices dans leur carrière, les femmes les retrouvent ensuite au moment de la retraite…
Pour regarder l’émission rendez-vous à 11h25 dimanche sur France 3 Nord-Pas-de-Calais.