Des agriculteurs ont mené mercredi matin une opération escargot en direction de Lille pour protester contre la mise en place des zones de non-traitement aux pesticides (ZNT) près des habitations, a-t-on appris de sources concordantes.
Une cinquantaine de tracteurs roulent à vitesse réduite depuis 08H00 sur l'A25 entre Dunkerque et Lille, tandis qu'un autre convoi, parti peu avant 10H00, circule sur l'A1 entre Paris et Lille, a indiqué la préfecture du Nord dans un communiqué.
"On nous impose des limites cadastrales, c'est dramatique pour l'agriculture", a-t-il ajouté. "Ca n'a pas été concerté, on ne peut pas accepter quelque chose comme ça."
Les agriculteurs devaient se rendre à 11H00 à la préfecture du Nord, à Lille.
Les tracteurs des agriculteurs en colère viennent d’arriver à proximité de la préfecture du Nord à Lille pic.twitter.com/L70quikrEW
— Christian Canivez (@CanivezCh) January 22, 2020
10 à 20 mètres
Le gouvernement impose depuis le 1er janvier des distances minimales d'épandage recommandées par l'Agence française de sécurité sanitaire (Anses) : cinq mètres des habitations pour les cultures dites basses comme les légumes et céréales ; dix mètres pour les cultures hautes, fruitiers ou vignes ; et 20 mètres pour les produits "les plus dangereux".
"Pour le Nord et le Pas-de-Calais, cela représente 6.000 hectares en moins. Si l'on considère que l'exploitation moyenne est de 60 ha, c'est comme si on expropriait 100 agriculteurs", a dénoncé de son côté Laurent Verhaegue, président de la FDSEA du Nord. Selon les calculs de la chambre d'agriculture du Nord et du Pas-de-Calais, "cela entraînerait une perte de chiffre d'affaires de 19 millions d'euros par an", a-t-il ajouté. Ce projet est "la mesure de trop". "Il faut arrêter avec ce climat d'agri-bashing, il y a un vrai mal-être chez les paysans", a-t-il encore insisté.
Début janvier, la FNSEA avait exigé un moratoire sur l'application de ces ZNT, en menaçant de mener des actions de protestation si elle n'était pas écoutée.