L'abbé Vincent S. avait reconnu des relations sexuelles mais assurait qu'elles étaient "consenties". La plaignante, aujourd'hui âgée de 33 ans, dénonçait "l'emprise" de l'agresseur sur elle en 2004 et jusqu'à 2008, alors qu'elle était âgée de 14 ans à 18 ans. Le procès a eu lieu ces 22 et 23 mai devant la cour criminelle du Nord, à Douai, à huis clos.
L'ancien prêtre de Steenvoorde et de Nieppe a été condamné à 8 ans d'emprisonnement pour viol et agression sexuelle sur mineure ainsi qu'à un suivi socio-judiciaire et une interdiction d'avoir des activités en lien avec des mineurs.
L'audience s'est déroulée à huis clos, lundi 22 et mardi 23 mai devant la cour criminelle du Nord à Douai, une cour d'assises sans jurés (remplacés par 5 juges professionnels, pour le coup : une présidente et quatre assesseurs).
Défendue par l'avocat Simon Pérot, ce dernier par respect de la volonté de la victime n'a pas souhaité commenter la peine. Tout au plus a-t-il pécisé que sa cliente ne souhaitait, depuis le début de l'affaire, faire "aucune publicité" à cette affaire et rester dans une "discrétion absolue".
Me Fatima Ait Bamar, avocate de l'ancien curé Vincent S., n'avait pas pu être jointe par nos soins à cette heure. Si d'aventure il devait y avoir appel, le procès aurait lieu alors devant une cour d'assises traditionnelle avec des jurés, selon Me Pérot.
La réaction de l'Eglise
Vincent S., ordonné à l'âge de 29 ans, est originaire de Flandre maritime. Il avait exercé son ministère de prêtre à Steenvoorde, Nieppe et Gravelines et avait été le plus jeune curé du diocèse de Lille. Il faisait partie du conseil presbytéral, l'instance qui entourait l'ancien archévêque de Lille, Mgr Laurent Ulrich.
Ce dernier avait réagi dans une lettre aux prêtres et aux diacres puis rendue publique en exprimant son premier sentiment : "la surprise de la rapidité avec laquelle ces événements sont survenus ; aucune plainte, aucun bruit avant-coureur ne m'avaient laissé soupçonner quelque chose."
Tant que cette plainte est en cours, précisait l'archevêque, "l’abbé Vincent S. est suspendu de ses fonctions de curé et de l’exercice du ministère sacerdotal." Par ailleurs, Mgr Ulrich exprimait sa "compassion à l’égard de la plaignante et de ses proches : ces abus de confiance et ces comportements qui blessent durablement les jeunes, et leur entourage, ne sont pas tolérables."