Du street-art aux couloirs des hôpitaux pour enfants, portrait de LEM, artiste engagé

Sans le savoir, vous avez déjà vu une de ses œuvres. Surtout si vous habitez la Métropole lilloise. Sur les murs de Roubaix, dans les couloirs des hôpitaux, les cours d'école. LEM, artiste street-art roubaisien met de la couleur partout où il passe. Des couleurs franches, des traits noirs, des coeurs, un visage si reconnaissable et un artiste engagé notamment avec le 111 des Arts, une exposition-vente d'œuvres au profit de la recherche contre les cancers pédiatriques.

Il le reconnaît lui-même, son style plaît aux enfants. LEM, artiste roubaisien est assez naturellement devenu le parrain du 111 des Arts, il y a 6 ans. Le fils d'une des mamans à l'origine de l'association avait un dessin de lui dans sa chambre. Alors, s'engager auprès de ces femmes endeuillées par la perte d'un enfant était évident. "J'essaie chaque année de leur filer un coup de pouce" raconte LEM avant d'ajouter "en invitant des graffeurs, en créant des assiettes en céramique, en créant 111 toiles carrées en format 30 cm ou cette année, avec une sérigraphie spéciale."

Papa admiratif

Aujourd'hui, LEM est doublement papa. Le combat de ces trois mamans qui ont fondé le 111 des Arts après le décès de leurs adolescents le touche particulièrement "Quand j'étais jeune, j'ai perdu une cousine âgée de 13 ans d'un cancer. J'avais trois ans de plus, ça m'avait marqué à l'époque" confie-t-il. "Ce qu'elles font est admirable. Comment se relever après la mort d'un enfant ? Je suis assez admiratif".

Comment se relever après la mort d'un enfant ? Je suis assez admiratif.

LEM, artiste

Il est vrai que Catherine, Odile et Dominique ont choisi de mener le combat, pour la vie, pour la recherche, "pour mettre du beau" en hommage à leurs enfants. Et de là est venue l'idée de créer l'association lilloise du 111 des Arts permettant de mettre en avant des artistes contemporains de tous styles et de récolter des fonds pour la recherche contre les cancers pédiatriques. Avec ses œuvres qui respirent la bonne humeur, la rencontre était inévitable.

L'innocence de l'enfance

Depuis quelques années, LEM travaille souvent avec et pour les enfants. Il aime ça d'ailleurs. "J'aime bien ce contact avec les enfants, ils ont peur de rien, ils sont prêts à tout. Ils ont toujours envie de peindre, ils n'ont pas de barrière. C'est très agréable".

Les écoliers surtout sont amenés à participer quand il réalise une fresque dans une cour d'école. Ses couleurs vives, franches, ont aussi trouvé leur place dans les couloirs du centre hospitalier de Lille, d'IME, de maisons de retraite, d'entreprises...

La ville comme terrain de jeu 

Depuis l'enfance, Antoine Leman, c'est son nom, est fasciné par les graffeurs. Il a toujours dessiné jusqu'à investir les rues avec notamment un visage reconnaissable entre 1000. Oui, vous le reconnaissez.

Artiste de l’éphémère sur façades d’usine désaffectées, friches industrielles, maisons à l’abandon, LEM a aussi une pratique de la peinture en atelier. Le sien est à Roubaix, aux Ateliers Jouret. "Peindre sur toile, je l'ai toujours fait. C'est une manière de garder une trace. C'est un travail complémentaire à celui sur les murs. Et puis, en atelier, on a le confort de l'intimité. C'est autre chose que les cours d'écoles !".

Et puis par manque de temps, il le reconnaît, les virées en ville sont plus rares. Alors, l'homme choisit ses engagements. Souvent sollicité, il ne participe que s'il peut le faire complètement. Et pour le 111 des Arts, comme les années précédentes, il sera au rendez-vous.

• Le 111 des Arts, exposition-vente d'artistes contemporains

Du 21 au 29 septembre 2024. La Halle aux Sucres, 1 rue de l’Entrepôt à Lille. Parking : Place du Concert et parking Vieux-Lille. Lignes de bus : 6-10-14-56.