Des ballots de foin, des déchets verts, ont été déposés et quelques inscriptions taguées pour une raison spécifique aux terres agricoles du Dunkerquois et aussi pour "maintenir la pression" et que "les choses avancent" après le mouvement de colère des agriculteurs et avant le SIA, Salon International de l'Agriculture qui se tient du 24 février au 3 mars prochain à Paris.
Simon Ammeux, de la FDSEA du Nord explique qu'une dizaine d'agriculteurs, de son syndicat et des Jeunes Agriculteurs, s'est rendue à la Dreal (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) de Gravelines pour protester contre les contraintes liées à la mise en place de la loi dite de compensation environnementale "qui se ferait au détriment des agriculteurs dans le Dunkerquois", selon lui.
Un message publié sur le compte de la FDSEA 59/62 explique que les projets de Grand Port Maritime de Dunkerque entraîneraient la suppression de 1.500 hectares de terres agricoles.
En d'autres termes, l'urbanisation doit être compensée par la création de zones humides et de plantations qui se ferait aux dépens des terres agricoles. 1.000 à 1.500 hectares seraient concernés dans le Dunkerquois. Autant de terres agricoles qui seraient donc supprimées.
"Il s'agit aussi de maintenir la pression, les arrondissements engagent des actions pour cela. On attend davantage sur l'application des revendications menées", explique Laurent Verhaeghe, président de la FDSEA du Nord.
Ils étaient plus prompts à nous dire 'on vous entend' pour qu'on quitte les routes
Jean-Christophe Rufin, FDSEA du Nord
Plusieurs ballots de foin, des déchets verts, ont été déposés aux abords de la DREAL de Gravelines et des inscriptions posées au sol et sur la façade de l'administration. "On est dans le noir, difficile d'accueillir du public aujourd'hui, mais on a une porte de derrière à laquelle nous avons accès et qui n'est pas condamnée par les ballots de paille", indique-t-on à la Dreal, sans plus de précision.
"Ça n'avance pas très vite à Paris. Ils étaient plus prompts à nous dire 'on vous entend' pour qu'on quitte les routes", remarque Jean-Christophe Rufin, de la FDSEA du Nord. "Sur le Gasoil Non Routier et la fiscalité à l'installation des jeunes, c'est OK mais sur le reste rien n'avance. L'administration maintient même la pression sur les agriculteurs. Les contrôleurs reviennent dans les fermes. Le coût de la norme se répercute sur le coût de production. On laisse rentrer tous les produits étrangers, il faut des normes européennes sur les produits phytosanitaires et arrêter d'opposer agriculture et écologie".
Le délégué syndical prend deux exemples. "Il y a 36 ans, la vente d'un litre de lait me permettait d'acheter trois litres de mazout pour le tracteur. Aujourd'hui, la vente de trois litres de lait, me permet d'acheter un litre de mazout pour le tracteur. Il faut soit qu'on nous paie à notre juste valeur soit qu'on arrête de nous assommer avec les taxes, l'administration et les normes".
D'autres actions seraient envisagées avant le salon de l'agriculture.