Carnaval : le maire de Dunkerque défend la "Nuit des Noirs" et "un droit à la caricature"

Le maire de Dunkerque Patrice Vergriete revient sur la polémique entourant le bal des "Noirs" du carnaval dans une tribune publiée par nos confrères du Monde. Il plaide pour un droit au "rire ensemble", tandis que le "carnaval, c'est le nec plus ultra de la caricature". 

Les Trois Joyeuses commencent et ramènent avec elle la polémique surgie il y a quelques semaines autour d'un des événements phares du Carnaval de Dunkerque : la "Nuit des Noirs". Ce soir là, les participants se griment le visage en noir, ajoutant au déguisement des accessoires comme des os ou des tutu de paille. Raciste, pour certains. Tradition dénuée de mauvaises pensées pour d'autres. 

Ce dimanche, le maire de Dunkerque Patrice Vergriete revient sur la polémique dans une tribune publiée par nos confrères du Monde. Face à celle de Louis-Georges Tin, président du Conseil représentatif des associations noires de France, il plaide pour "un droit à la caricature" et défend la Nuit des Noirs par les grandes valeurs sur lesquelles repose le Carnaval de Dunkerque tout entier. 

Les trois valeurs de la République sont à ses yeux mises en avant lors des festivités : l'égalité ("dans nos rues se retrouvent riches et pauvres, ouvriers et patrons, jeunes et vieux, femmes et hommes, croyants et incroyants, sans distinction d'origine"), la fraternité ("le carnaval, c'est un temps de mélange joyeux qui symbolise une union, une fierté d'appartenance, l'identité partagée, la volonté de faire "cité commune"") et enfin la liberté : "pendant le carnaval, j'ose le dire, Dunkerque est une capitale de la liberté. Tout ou presque y est permis. Le déguisement est au coeur de la fête et il est le moteur de la transgression", explique le maire. 


Dunkerque est "Charlie"


Pour lui, le cœur du carnaval, c'est d'abord l'autodérision, qui permet de rire ensemble. "C'est parce que l'on se moque de soi par son accoutrement que l'on peut brocarder l'autre", indique Patrice Vergriete, qui s'en prend avec virulence à ceux qui ont demandé l'annulation de la Nuit des Noirs.

"C'est parce que le travestissement est d'abord une mise en cause de soi-même
qu'il est possible de railler celui ou celle dont on s'affuble les atours. En réalité,
carnaval, c'est le nec plus ultra de la caricature"


"Dans ce contexte, les quelques procureurs, heureusement sans beaucoup d'écho, qui, de leurs bureaux parisiens, instruisent contre notre ville un procès en racisme, sont dans le meilleur des cas à côté de la plaque et dans le pire, qui n'est pas à exclure, d'une crasse mauvaise foi", poursuit le maire, qui n'hésite pas à faire le rapprochement avec l'élan de soutien à la liberté de la presse et de la caricature qui avait suivi les attentats contre Charlie Hebdo.

"A l'heure où progressent intolérance et tentation d'embastiller tout ce qui fait différence, les Dunkerquois continueront à défendre avec beaucoup d'autres le droit à la caricature. C'est leur façon de démontrer qu'ils n'ont pas renoncé à "être Charlie". Et pour leur maire, de proclamer aujourd'hui comme hier "Je suis Charlie, Dunkerque est Charlie"."

La tribune complète à lire ►ici


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