Cela fait plus de deux ans que les bus de l'agglomération dunkerquoise sont gratuits le samedi et le dimanche. L'expérience semble satisfaire les usagers comme la mairie au point que cette mesure sera généralisée à tous les jours dès septembre 2018.
Tous les samedis, aux abords du marché à Dunkerque, il y a foule aux arrêts de bus. Et pour cause, cela fait deux ans que les bus sont gratuits le week-end. Une mesure qui a modifié en profondeur les habitudes des Dunkerquois.
"Cela me permet de sortir"
Les usagers sont évidemment dithyrambiques. "J'ai très peu de ressources car je suis bénéficiaire du RSA, alors cela me permet de sortir me balader", explique une passagère. Et ce n'est pas fini, car dès septembre 2018, la mesure sera étendue à tous les jours de la semaine. Une aubaine pour cette mère de famille interviewée par France 3 : "J'emmène mes enfants à l'école en bus car c'est assez loin, cette mesure va me faire économiser deux abonnements, le mien et celui de ma plus grande fille."
Une ville plus libre
Pour Patrice Vergriete, le maire de la ville, cette mesure a eu une influence très positive sur Dunkerque et les communes alentours : "En Anglais, free veut dire gratuit mais aussi libre. Avec la gratuité du bus, c'est la ville qui devient libre.". Il n'est pas inquiet à l'idée de rendre le bus gratuit tous les jours de la semaine, et tient à rappeler que l'argent apporté par la vente des billets ne représente pas une somme si importante, surtout si on la compare au budget de l'agglomération."Un choix politique"
C'est pour lui un "véritable choix politique". Un choix nourri par plusieurs arguments. Écologique d'abord, car il permet aux usagers de privilégier des modes de transports autres que la voiture. Économique, ensuite. "Généralement, on fait baisser les impôts locaux quand on veut aider le pouvoir d'achat, et ce sont les plus riches qui en profitent", détaille le maire.
Enfin, Patrice Vergriete s'inscrit dans une logique d'accessibilité : "Il faut que tout le monde puisse accéder à la ville, même sans avoir de voiture." Il rappelle que dans certaines communes de l'agglomération, près d'un tiers des ménages ne possède pas de voiture. La gratuité des transports leur permettra donc d'avoir accès à l'emploi et aux loisirs plus aisément.
D'autres villes françaises font actuellement l'expérience de la gratuité des transports, partielle ou totale : Libourne, Chantilly, Niort... En septembre 2018, la communauté urbaine de Dunkerque deviendra la première commune de plus de 200 000 habitants à proposer un tel service gratuit.