"Dunkirk" : le vidéaste dunkerquois Bertrand Bonnet suit le tournage de Nolan jour après jour

Bertrand Bonnet s'est pris de passion pour le tournage de Dunkirk, le nouveau film de Christopher Nolan. Tous les jours, il prend des photos et capte des vidéos qu'il met en ligne sur internet. Une source d'information majeure pour les fans du cinéaste.

"L'embarquement est en cours. C'était magnifique avec cette lumière entre deux averses !". Ce mardi matin encore, Bertrand Bonnet s'est levé très tôt pour photographier les figurants du film Dunkirk prenant position sur la plage de Malo, du côté de la jetée Est, avec les Little Ships anglais en arrière-plan, prêts à accoster. Et il a été le premier à diffuser sur les réseaux sociaux une photo de cette nouvelle journée de tournage. 



"C'est énorme !"

Parmi la petite bande de photographes et vidéastes dunkerquois qui suivent le travail des équipes de Christopher Nolan à Dunkerque, Bertrand est sans doute l'un des plus assidus. Sur sa page Youtube, on a droit quotidiennement à une vidéo résumant les prises de vue de la journée. Une source d'informations extrêmement riche pour les cinéphiles, même si le vidéaste, âgé de 43 ans, évite soigneusement les spoilers qui gâcheraient le plaisir des spectateurs. "Vendredi dernier, c'était génial, j'ai entendu Christopher Nolan crier "Action !", il y avait Kenneth Branagh et j'étais tout seul en face d'eux", s'enthousiasme-t-il. 


Pour prendre les photos et capter les vidéos qu'il poste aussi sur sa page Facebook, "BB" s'est équipé d'un discret bridge muni d'un objectif 600mm juste avant le début du tournage. "Je ne me considère pas comme un voleur d'image", explique-t-il. "C'est plus la beauté de la reconstitution, l'esthétique du tournage qui m'attirent. Le spectacle, la mise en scène, les décors... c'est ça pour moi le cinéma ! Des paparazzi, on en a vu les premiers jours, mais ils ont disparu. Moi, les acteurs, je ne les connais même pas." Il a ainsi capté, sans le savoir, les seules images d'Harry Styles en tournage sur la jetée Est. Des clichés que de nombreuses fans du chanteur de One Direction ont diffusé depuis dans le monde entier.  En revanche, le nom de Chistopher Nolan a tout de suite fait "tilt" dans l'esprit de Bertrand quand il a appris qu'il venait tourner un film de guerre à Dunkerque. "Un réalisateur comme lui c'est énorme ! Mais j'ai l'impression qu'ici pas grand monde ne s'en rend compte. Il y a eu un gros engouement lors des deux jours de tournage sur la plage puis c'est un peu retombé". 


"J'aurais adoré être photographe de plateau"

Dunkerquois de naissance, Bertrand Bonnet connaît sa ville par coeur, ce qui lui permet de trouver toujours le bon point d'observation. Parfois, il doit composer avec les vigiles qui font régulièrement la chasse aux photographes trop curieux. "Ayant travaillé dans la musique, je comprends qu'on puisse avoir le sentiment qu'on te vole un bout de ton oeuvre", reconnaît-il. "Quand les vigiles viennent dire "pas de photo", j'arrive parfois à discuter." La débrouille, ce touche-à-tout connaît ça aussi par coeur. Il a été musicien (La Danse d'Hélène, c'est lui), régisseur du Kursaal (le palais des congrès dunkerquois), webdesigner et travaille maintenant pour une association locale, Coud'Pouce, qui aide à l'insertion professionnelle et au retour à l'emploi.


Bertrand doit d'ailleurs composer avec son emploi du temps professionnel pour pouvoir suivre le tournage de Nolan. Il vient en général le matin et en fin d'après-midi après le boulot. Et le tri des photos et des "rushes" lui prend pratiquement toutes ses soirées depuis trois semaines. Sa passion pour Dunkirk lui a aussi permis de faire de belles rencontres : un technicien anglais qui travaille sur le film avec lequel il a pu disserter longuement sur les stabilisateurs d'images mais aussi un "ancien" qui a vécu, enfant, la véritable "Opération Dynamo" de mai / juin 1940. "Quand il m'a raconté, j'en avais des frissons".


Le 23 juin, Christopher Nolan et son équipe rembarqueront leur matériel pour poursuivre le tournage de Dunkirk aux Pays-Bas, où ils resteront jusqu'au 22 juillet. "Je vais pouvoir me reposer", plaisante Bertrand. "Si j'avais les moyens, je les suivrai. J'aurais adoré être photographe de plateau sur les tournages". Comme tout le monde, il devra patienter jusqu'au 19 juillet 2017 pour voir, au cinéma, le résultat de ces cinq semaines de tournage qu'il aura vécues intensément. 
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