"J'ai du mal à comprendre, on est quand même un service public", les pharmacies victimes de cambriolages en série

Une série de cambriolages inquiète les pharmacies du Dunkerquois depuis début février. Presque chaque week-end, des individus pénètrent dans un nouvel établissement pour en dérober la caisse. Une situation incompréhensible pour les professionnels, qui ne disposent jamais de grosses sommes d'argent liquide.

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Porte automatique sortie de ses gonds, pliée en deux, volet arraché, impression de bousculade dans les étalages... Une insécurité devenue habituelle pour les pharmacies de Dunkerque, qui subissent des cambriolages à répétition depuis début février. Rien que dans le quartier de Malo-les-Bains, quatre pharmacies en ont été victimes ces dernières semaines.

La pharmacie Kleber, en bordure de Malo-les-Bains, est l'une des victimes de ces vols. Dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 mars 2024, plusieurs individus ont forcé l'entrée de la boutique et s'y sont introduits. C'est seulement au petit matin que le patron, Emmanuel Alcaïdé, a constaté le cambriolage : "Je suis arrivé plus tôt pour préparer les commandes et j'ai découvert des médicaments par terre. Je me suis dit : « c'est sûrement la femme de ménage ». Sauf qu'elle n'est pas là le samedi."

En faisant le tour des rayons, le propriétaire de la pharmacie constate finalement des traces d'effraction au niveau de l'entrée. Pas de dégradations spectaculaires : "De l'extérieur on ne se rendait compte de rien."

Une incompréhension

Cette nuit-là, et comme à chaque fois, aucun médicament n'a été dérobé. Toujours, les voleurs s'attaquent à la caisse, grosses coupures uniquement, même si les pharmacies disposent de moins en moins de liquide. Le 8 mars, la pharmacie Kleber s'est par exemple vue dérober 140 euros.

Une somme loin des grands casses, presque dérisoire, qui laisse le propriétaire perplexe concernant les motivations des cambrioleurs : "Se faire voler pour une si petite somme, j'ai du mal à comprendre. On est quand même un service public et puis on fait du tiers payant, donc on n'a pas vraiment d'argent physique, c'est surtout du virement bancaire." Selon la police, les individus s'attaqueraient aux pharmacies pour voler leurs fonds de caisse, qui sont plus importants que dans d'autres commerces.

On est quand même un service public et puis on fait du tiers-payant, donc on n'a pas vraiment d'argent physique, c'est surtout du virement bancaire.

Emmanuel Alcaïdé, responsable de pharmacie

"Les boulangeries tournent avec 50 euros le soir, nous, on peut avoir 150 ou 200 euros. Et puis finalement ça doit être assez facile de nous cambrioler. Un volet, une porte... Ça ne tient pas longtemps pour des gens motivés", maugrée Emmanuel, qui espère recevoir une aide de son assurance.

Des mesures de sécurité supplémentaires

Les pharmaciens du Dunkerquois ont créé un groupe WhatsApp pour rester en contact et s'informer en cas de récidive de la part des voleurs. Justine Lepoutre, responsable de la pharmacie Kleber, est persuadée qu'il s'agit des mêmes personnes, qui tentent le coup dans toutes les pharmacies du coin.

Victime déjà deux fois de ces intrusions, la responsable perd patience : "On est inquiets forcément, c'est pas rassurant, on est des fois seuls dans la pharmacie quand on est de garde. Ces personnes recommencent et tout leur est permis." Justine espère que les cambriolages de plus en plus successifs et rapprochés permettront à l'enquête d'être plus prise au sérieux et de déboucher sur des réponses.

On est inquiets forcément, c'est pas rassurant, on est des fois seuls dans la pharmacie quand on est de garde. Ces personnes recommencent et que tout leur est permis.

Justine Lepoutre, reponsable de pharmacie

En attendant, les professionnels renforcent la sécurité de leurs boutiques. "On avait déjà des alarmes, des systèmes de vidéosurveillance... C'est un niveau assez important normalement mais là on prend des mesures supplémentaires pour pas que ça se reproduise."

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