Malade et d’une "extrême maigreur" : l’orque échouée à la Panne pesait moitié moins que son poids habituel

3,5 tonnes à peine contre 7 en moyenne pour un animal de cette taille... L'orque échouée sur la plage de la Panne en Belgique était malade. Une présence tout à fait exceptionnelle en mer du Nord. Le dernier échouage d'un tel animal sur les plages belges remonte à... 1850.

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Pendant près de 3 heures, la bête a été autopsiée sous l’œil de nombreux badauds, à même le sable de la plage de la Panne, en Belgique. Les scientifiques sont catégoriques : l’animal souffrait de cachexie, comprendre un état de maigreur très avancé.

L’estomac de l’animal était totalement vide", résume Jacky Karpouzopoulos, président du centre mammalogique du nord de la France (CMNF), présent lors de l’autopsie.

Un mâle adulte de 6 mètres 14

"On est à peu près sur le même cas similaire que l’orque de Rouen". Souvenez-vous, en mai 2022, une orque femelle de 4,26 mètres et de 1 100 kg avait été aperçue mal-en-point au pied du pont de Normandie. Le mammifère marin avait remonté la Seine sur plusieurs dizaines de kilomètres avant de mourir le 30 mai.

L’animal retrouvé sur la plage de La Panne, à la frontière franco-belge, était un mâle adulte bien plus imposant de 6 mètres 10. "L’orque pesait 3,5 tonnes au lieu de 7 tonnes", détaille Jacky Karpouzopoulos. Un animal d’une extrême maigreur ne présentant aucune bactérie particulière dans l’intestin. "Nous avons néanmoins retrouvé des parasites au niveau de ses oreilles internes, ajoute le spécialiste, ce qui démontre que c’était un animal malade, très faible et désorienté".

Une présence "exceptionnelle" en mer du Nord

Car la présence d’une orque dans les eaux de la Mer du Nord est tout à fait exceptionnelle. Il faut remonter à 1850 pour retrouver la dernière trace d’une orque échouée sur une plage belge. "Ces animaux vivent dans les eaux d’Irlande jusqu’au pourtour de l’océan Arctique d’une part, et dans les Açores, au large des côtes africaines jusqu’à l’Antarctique d’autre part", schématise Jacky Karpouzopoulos.

Sur les 30 dernières années, j’ai une donnée, c’est tout. Ce sont, la plupart du temps, des jeunes mâles qui bougent un peu plus. Des animaux qui se cherchent des territoires, qui prospectent mais ils remontent et ne restent pas chez nous.  

Jacky Karpouzopoulos, président du centre mammalogique du Nord de la France

Il arrive parfois que des orques "erratiques" viennent "prospecter sur nos côtes", poursuit le spécialiste, mais les animaux ne descendent d’ordinaire jamais "en dessous de l’Ecosse".

Le squelette de l'animal préservé

Pourquoi alors cet animal adulte, aperçu à plusieurs reprises au large de Boulogne-sur-Mer par un pêcheur puis l’Abeille Languedoc dans les jours qui ont précédé son échouage, s’est-il retrouvé sur nos côtes ? Les premières conclusions de l’autopsie, réalisée sur la plage de la Panne devant des centaines d’anonymes, doivent être consolidées.

De nombreux prélèvements réalisés sur l’animal par une vingtaine de scientifiques des universités de Liège et de Gand ont été envoyés en laboratoire. Les résultats définitifs ne seront connus que dans quelques semaines. "La totalité de la carcasse est partie à l’université de Gand, va être nettoyée et le squelette de l’animal va être reconstitué pour permettre aux étudiants de travailler", conclut Jacky Karpouzopoulos.

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