Comme chaque année, l’UNEF prend le pouls du coût de la vie étudiante dans différentes villes de France. À Lille comme à l'échelle nationale, le tableau se noircit encore davantage en 2022, à cause notamment des prix des loyers et du transport.
Lille est-elle encore une ville idéale pour faire ses études ? Si on met de côté le vaste choix d’écoles, de spécialités culinaires ou d’événements qu’offrent la métropole, peut-être plus autant qu'avant puisqu'elle est cette année désignée 15ème ville la plus chère pour les étudiants, contre 16ème en 2021. Toujours selon le Classement publié ce lundi 22 août par l’UNEF, Lille est également la sixième ville la plus chère de province.
Cette année encore plus, vivre à Lille est un véritable gouffre financier.
UNEF
En 2022, le coût de la vie étudiante y progresse de 6,86%, soit 539 euros de plus - alors qu’une hausse de 2,5% avait déjà été enregistrée l'année dernière. "Cette année encore plus, vivre à Lille est un véritable gouffre financier", souligne le syndicat dans son enquête annuelle sur le coût de la vie étudiante, réalisée pour la 18ème année consécutive. La faute à une "inflation record" qui touche particulièrement les étudiants car elle "fait flamber les prix des produits de première nécessité et de l’énergie".
Une situation qui se dégrade
L’Union nationale des étudiants de France note que le loyer, qui s'élève en moyenne à 507 euros par mois, est le poste de dépense le plus important pour les étudiants lillois. Et ce, malgré la mise en place de l’encadrement des loyers, mesure saluée mais jugée "partiellement efficace" car elle n'a pas permis d'éviter une augmentation des loyers de 2,63% dans le privé. C’est pourquoi, pour y faire face, le syndicat demande un meilleur contrôle de l’encadrement des loyers, dont le prix de référence serait baissé, et l’augmentation "massive" des logements CROUS.
Côté mobilité, Lille est selon l’enquête de l’UNEF la ville en région où le coût des transports est le plus élevé. Avec un abonnement annuel de 318 euros - en augmentation de de près de 2%, soit 6 euros - elle se trouve juste derrière la région parisienne, connue pour ses tarifs élevés. Le syndicat revendique ainsi la "création d’une tarification encore moins élevée" pour les étudiants boursiers.
La volonté de changements structurels
La tendance est toutefois nationale : dans l’hexagone, le coût de la vie étudiante a également augmenté de 6,47%. Une "envolée" désignée par le syndicat comme "la conséquence du manque d’ambition et de volonté politique pour soutenir fortement les étudiant.e.s et la jeunesse de manière générale".
Afin d’endiguer cette "précarité structurelle", l’UNEF appelle donc à sortir des aides d’urgence qui ne "visent que des publics restreints", pour se tourner vers des mesures à l’échelle régionale et nationale, telle qu’une réforme des bourses ou la mise en place d’une allocation d’autonomie.