En cette journée de la qualité de l'air, une étude inédite. Des chercheurs de l'université du littoral ont mesuré la quantité de pesticides dans deux communes des Flandres. Conclusion : même si l'air y est moins pollué qu'à Lille, des perturbateurs endocriniens, y sont bel et bien présents.
Au coeur des Flandres, entourée par les champs, la commune de Wormhout. Ici l'air est 9 fois plus pollué en pesticides que celui de Lille, selon une étude récemment publiée. Une révélation qui ne surprend pas beaucoup les habitants.
"Je ne suis pas vraiment étonnée parce que moi j'ai quand même une allergie qui s'est développée et donc je suis obligée d'avoir un traitement", souligne une habitante de Wormhout. "J'habite derrière un champ. Effectivement, ils sont toujours en train de traiter et c'est vrai qu'au niveau de mes arbres, c'est souvent un peu cramé. Donc on ferme les carreaux quand il est en train de traiter et comme il traite souvent, on ferme souvent les carreaux", souligne une autre.
L'enquête a été menée sur deux communes rurales, celles de Wormhout et Spycker, avec à chaque fois le même constat en termes de pollution de l'air.
Sur chacun des deux sites, 41 molécules différentes ont été recensées. Des herbicides, insecticides ou fongicides. 19 sont même des perturbateurs endocriniens. Des particules potentiellement dangereuses pour la santé, même relevées en faible quantité.
"On est sur des traces mais parfois des traces peuvent avoir plus d'effet que certains composés majoritaires, explique Frédéric Ledoux, chercheur à l'Université du Littoral. Là est toute la question d'établir le lien entre la dose et l'effet" .
On s'attendait à avoir des concentrations plus élevées à la campagne
Pour les chercheurs, la surprise a été de constater la présence des pesticides jusque Lille, 50 kilomètres plus loin, en zone urbaine.
"On s'attendait à avoir des concentrations plus élevées à la campagne. Mais c'est surtout caractéristique du fait que les pesticides sont véhiculés dans l'atmosphère à longue distance et donc on peut dire qu'à Lille on mesure le bruit de fond", explique François Delattre, chercheur à l'Université du Littoral.
Cette étude est l'une des première menée en France sur la présence des pesticides dans l'air que nous respirons. D'autres pourraient prochainement venir la compléter.