Hocine H. est accusé d'avoir violé puis d'avoir volontairement donné la mort à sa compagne le 1er mai 2015. Le procès en appel s'ouvre ce lundi 28 octobre 2024 devant la cour d'assises du Pas-de-Calais à St-Omer. En première instance, l'accusé s'était vu condamné à la peine maximale : 30 ans de prison pour le viol et le meurtre de Sandra.
Une affaire marquée par des dysfonctionnements notamment dans la protection de la victime qui avait déposé deux plaintes contre son compagnon avant qu'il ne la tue. En première instance à Douai, l'avocat général avait présenté ses excuses à la famille pour ces dysfonctionnements.
Le 1er mai 2015, le fils de Sandra, âgé d'une vingtaine d'années, rentre au domicile de sa mère située rue d'Aire à Hazebrouck. La jeune femme gît dans une mare de sang, l'appartement est sens dessus dessous. Elle "a été démolie, fracassée, jusqu'à ce que mort s'ensuive", témoignait, à la veille du procès en première instance, l'avocate de la famille de la victime.
Le médecin légiste a dénombré, en effet, 143 lésions sur tout le corps de la victime, plus d’une vingtaine de fractures, un traumatisme crânien, des incisions profondes au couteau ou aux ciseaux et des lésions génitales "évocatrices de violences sexuelles", selon le rapport d’autopsie.
Malgré deux plaintes déposées – dont une retirée par la victime un mois plus tard – et plusieurs signalements, Sandra Helleputte a été battue à mort ce jour-là, il y a près de 10 ans. Le calvaire de Sandra aurait duré six heures.
Hocine H., alors âgé de 28 ans, est interpellé le lendemain des faits à Roubaix. Le compagnon de Sandra, rencontré quatre ans avant les faits, reconnaîtra lors de l’instruction l’avoir frappée, car elle le menaçait avec un couteau, sans toutefois avoir voulu la tuer. Son casier comporte 14 condamnations pour divers délits. Au moins deux compagnes ont déposé plainte pour violences en 2009 et 2013.
En juin 2014, Sandra Helleputte a déposé plainte. Entre janvier et avril 2015, les policiers sont intervenus trois fois au domicile de la rue d'Aire, à Hazebrouck. Le 13 avril, soit quinze jours à peine avant le drame, la mère de famille va de nouveau déposer plainte.
Placé en détention provisoire le 4 mai 2015, Hocine H. sera libéré, à peine six mois plus tard, son avocat de l'époque ayant décelé un vice de procédure. Emprisonné de nouveau dans le cadre d'une autre affaire, en 2018, libéré en 2020 sous conditions, il retourne derrière les barreaux en septembre 2021.
Condamné en première instance à 30 ans de prison - la peine maximale - son procès en appel s'ouvre ce lundi 28 octobre 2024 devant les assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer.