Fermeture de Tereos : plus de 300 personnes rassemblées à Escaudoeuvres pour soutenir les salariés

Le 8 mars, la direction du sucrier Tereos annonçait la fermeture du site d'Escaudoeuvres (59), où sont employées 123 personnes. Un coup de tonnerre pour le territoire sur lequel l'usine était implantée depuis 150 ans. Elus et habitants étaient mobilisés ce 11 mars contre la fermeture.

Plus de 300 habitants d'Escaudoeuvres (Nord) se sont rassemblées ce 12 mars, à 11h, pour soutenir les salariés de la sucrerie betteravière Tereos. Le 8 mars, la direction du site avait annoncé la fermeture de l'usine d'ici juin, à la stupéfaction des travailleurs et des élus locaux.

Depuis, les employés du site et les agriculteurs qui fournissent le site se relaient pour bloquer l'entrée. Tracteurs devant les grilles, feux de palette et de pneus... A l'intérieur de l'usine, 40 000 tonnes de sucre sont encore dans les silos.

Les 123 employés dont l'emploi est aujourd'hui menacé refusent de laisser sortir cette production. "Ce sucre n'est pas à eux, c'est nous qui l'avons produit !" revendique un gréviste.

"Elle est importante, cette sucrerie, c'est la dernière"

Les grévistes de Tereos ont le soutien sans faille de la population locale, comme en témoigne une habitante venue manifester ce 12 mars. "J'ai 35 ans, j'ai toujours habité ici, mon père a travaillé à l'usine pendant les saisons des betteraves. On veut venir soutenir ces salariés. Elle est importante cette sucrerie, c'est la dernière du Nord !" revendique-t-elle.

Face à cette manifestation de solidarité, certains salariés sont émus aux larmes. "On est très touchés par ce soutien, parce que c'est toute une population qui est impactée. C'est toute une économie locale qui s'effondre" témoigne Loïc Lagouche, secrétaire adjoint du CSE. 

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Loïc Lagouche, salarié de Tereos et membre du CSE, témoigne du choc de la fermeture du site. ©Bertrand Théry / France Télévisions

Selon la direction de Tereos, le choix de fermer Escaudoeuvres est rendu obligatoire par une "réduction durable" de la production de betteraves en 2023-24, avec, dans le secteur d'Escaudoeuvres, une baisse des surfaces emblavées supérieure à 10%. 

Selon Maryse Treton, de la fédération CGT agroalimentaire, la fermeture du site ne servirait qu'à maximiser les bénéfices d'une entreprise déjà prospère. "Aujourd'hui, Tereos vend son sucre 1000 euros la tonne, lorsqu'on sait qu'une sucrerie est rentable à partir de 340 euros la tonne", estimait-elle auprès de l'AFP.

Face à une fermeture surprise, les élus locaux fulminent 

Dans les rangs de la manifestation, plusieurs écharpes bleu-blanc-rouge. Pris de court eux aussi par l'annonce de la fermeture, après 150 ans d'activité, plusieurs élus sont montés au créneau pour défendre les salariés de Tereos et les agriculteurs de betterave.

Thierry Bouteman, maire d'Escaudoeuvres et Nicolas Siegler, président de l'agglomération de Cambrai avaient officiellement soutenu le rassemblement dans un communiqué commun. Nicolas Siegler s'en est pris directement à Tereos sur son compte twitter

"Il est hors de question que la sucrerie d’Escaudoeuvres soit sacrifiée après tant d’investissements du groupe, des coopérateurs et des salariés" écrit, entre autres, le président d'agglomération.

Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a également pris la parole sur ce dossier industriel. "Quelles sont les vraies raisons de la fermeture de l’usine Tereos à Escaudœuvres ? Où sont les engagements [du président de Tereos] ?" a-t-il interpellé. Il s'est également adressé au ministre de l'Agriculture sur la situation de la filière française du sucre, dans un courrier rendu public.

En attendant, c'est le ministre délégué à l'Industrie, Roland Lescure, qui est attendu auprès des salariés de Tereos le lundi 13 mars. Les élus locaux d'Escaudoeuvres, eux, appellent dores et déjà à une nouvelle mobilisation le 19 mars.

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