À l'initiative du président de région, politiques syndicats et direction se sont retrouvés pour une table ronde. Objectif, trouver des solutions après l'annonce du 18 mai. Le site Vallourec de Saint-Saulve (Nord), qui emploie 104 personnes, va en effet fermer. Les sites de Valenciennes et Aulnoye-Aymeries vont également voir leurs effectifs réduits.
"La politique d’abandon du groupe de ses activités industrielles en France n’est pas acceptable" : tels étaient les mots de Xavier Bertrand le 18 mai, après l'annonce de la fermeture du site Vallourec de Saint-Saulve. 104 emplois sont menacés, et 60 autres sur le site de Valenciennes, dont l'activité va être impactée. La cause : la fermeture préalable des usines allemandes, en amont de la chaîne de production, qui alimentaient les sites français. Afin de se développer dans le futur, Vallourec regarde désormais vers le Brésil. Pour faire face à ses difficultés financières, le groupe a pourtant bénéficié d'un prêt garanti par l'Etat à hauteur de 262 millions d'euros.
Le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand a donc sollicité auprès du PDG de Vallourec une réunion de crise en urgence, en présence de politiques locaux et des syndicats. Le but : trouver des garanties pour l'avenir des quelque 250 salariés qui vont se retrouver au chômage.
Sur place, Georges-François Leclerc, préfet de la région Hauts-de-France, des représentants de la direction de Vallourec ; Xavier Bertrand, président de la Région ; Emmanuel Richard directeur de la DDETS (direction départementale de l'emploi du travail et des solidarités) ; Michel Chpilvsky, sous-préfet de Valenciennes ; Valérie Létard, vice-présidente du Sénat et sénatrice du Nord ; les maires Bernard Beaudoux maire d'Aulnoye-Aymeries ; Laurent Degallaix maire de Valenciennes et Yves Dusart, maire de Saint-Saulve. Egalement présents à cette réunion, des représentants des salariés de Vallourec dont Michael Tison, délégué CFDT à Saint-Saulve.
Juste avant cette réunion, en entrant dans la sous-préfecture de Valenciennes, Yves Dusart a expliqué se focaliser sur l'avenir des salariés et Michael Tison a de son côté confié "attendre de voir si l'on pouvait éviter la casse sociale qui est en train de se préparer à Saint-Saulve, sauver les emplois et envisager une réindustrialisation avant de pouvoir parler de PSE... On compte sur les politiques".
Xavier Bertrand fait de véhéments reproches à Vallourec
Interrogé en fin d'après-midi, Xavier Bertrand a réagi avec véhémence, expliquant qu'il n'était vraiment "pas satisfait" à l'issue de la réunion.
"Vallourec, avec le passé, on ne lui fait pas confiance ! [...] Ils nous disent aujourd'hui qu'ils veulent faire le maximum pour aider les salariés : ils ont intérêt à faire leurs preuves s'ils veulent qu'on change d'avis".
Les précédents dirigeants de Vallourec, on ne leur fait pas confiance, ça a été des fossoyeurs de l'industrie.
Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France
"Quand Vallourec nous dit Aulnoye-Aymeries on y tient, on veut le développer, alors il y a un élément qu'il faut nous donner : combien ils sont prêts à investir dans les années qui viennent. Les engagements, je n'y crois pas, j'ai besoin de chiffres précis. On n'a besoin de voir clair dans leur stratégie. Les précédents dirigeants, on ne leur fait pas confiance, ça a été des fossoyeurs de l'industrie".
Et le président de la région Hauts-de-France de compléter : il fait davantage confiance aux élus locaux et à l'Etat en région pour retrouver du travail, avant de proposer un exemple :
"Ca fait des années et des années qu'il y a des terrains qui appartiennent à Vallourec qui ne sont pas utilisés. Des terrains sur lesquels on peut remettre de l'activité industrielle. Ca fait des années qu'ils n'ont pas été fichus de trouver un crayon pour signer les actes notariés. Ils nous disent maintenant que cela va se faire. Nous, on sait pertinemment qu'on peut retrouver de l'activité à St-Saulve mais il faut qu'on ait les coudées franches !" conclut-il.
A la sortie de la réunion, Benjamin Saint-Huile, président de la communauté d'agglomération de Maubeuge Val de Sambre a fait part de son dépit et de sa colère.
Bernard Baudoux, maire d'Aulnoye-Aymeries, ne comprend pas qu'il reste 800 salariés Vallourec dans sa commune, qui en a compté 4 000, "malgré l'aide publique qui a été donnée".
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Récupérer les terrains à l'euro symbolique "me semble au moins la première étape" a pour sa part estimé le maire de St Saulve Yves Drusart.