Les grévistes de l’enseigne de puériculture sont parvenus à un accord avec la direction, ce vendredi 2 juin. Un mouvement entamé le 20 mars dernier qui aura laissé des traces.
Le piquet de grève a été levé dans la nuit de vendredi à samedi au siège de Vertbaudet à Tourcoing (Nord). Sur le sol, des marques de pneus et de cagettes brûlées témoignent de la longévité du mouvement entamé le 20 mars dernier.
Des augmentations de salaire
Ce vendredi 2 juin, les 72 grévistes de l’enseigne de puériculture ont signé un accord avec la direction. Ils ont obtenu une augmentation générale des salaires, allant de 90 à 140 euros net mensuels (en fonction de l’ancienneté), ainsi que l’intégration de 30 salariés intérimaires en CDI depuis le 1er mai. Selon la CGT Vertbaudet, aucune sanction disciplinaire ne sera engagée à l’encontre des salariés grévistes.
"C’est une très belle avancée, on a obtenu ce qu’on voulait", estime Manon Ovion, déléguée syndicale CGT Vertbaudet. "La direction s’est rendue compte que les grévistes ne céderaient pas et que la grève serait reconduite de toutes façons s’ils ne proposaient pas quelque chose de concret."
"Mettre fin au boycott"
Sur les réseaux sociaux, l’heure est aux félicitations du côté des politiques. Dans une vidéo face caméra, le député du Nord Fabien Roussel salue "une belle victoire. C’est un combat pour la dignité, pour un travail qu’elles [les salariés] et qu’elles veulent pouvoir exercer en étant payées à leur juste niveau."
"Un exemple à suivre" pour Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, et la députée EELV Karima Delli.
"Nous ne pensions pas, en entamant ce mouvement de grève, que cela durerait si longtemps et que nous aurions à affronter une telle dureté de la part de la direction", a affirmé le syndicat dans son communiqué, demandant aussi de "mettre fin au boycott" de l'enseigne Vertbaudet qui avait été demandé par Sophie Binet lors d'une visite mi-avril.
Vers un climat apaisé ?
C’est une nouvelle étape dans l’histoire de l’entreprise, après deux mois et demi de conflits. Depuis le début de la grève, les tensions avec les forces de l’ordre se sont multipliées, mais aussi entre les grévistes et les non-grévistes. D’après l’AFP, plusieurs salariés non-grévistes avaient dénoncé un climat délétère instauré par leurs collègues mobilisés.
"Il y a eu des tensions non fondées", avance Manon Ovion. "On connaît nos collègues, le problème c’est qu’on ne se croisait pas. On se fiait à ce que disait la direction, les réseaux sociaux, la télé… On n’avait pas la totalité des faits, et c’est ce qui a creusé cet écart entre nous." Avec cette victoire pour les salariés de Vertbaudet, la déléguée syndicale espère que la situation va à présent s’apaiser. "Cela va détendre l’atmosphère, après tout, on s’est battus pour tout le monde."
Une journée de conciliation, en présence des 255 autres salariés, est prévue lundi, avant la reprise du site mardi.