Jeux de rôles, machines d’arcades, concours de déguisements et duels aux lasers : samedi 17 et dimanche 18 mai 2024, Lille Grand Palais accueille 20 000 fans de pop culture. Au cœur des allées, des costumes hauts en couleur et des visiteurs impressionnés.
Sur fond de musique nippone, petits et grands déambulent dans les allées de la douzième édition du plus grand festival de pop culture de la région. “On n’est plus sur l’image de l’adolescent qui joue seul dans sa chambre, ici on rassemble des communautés”, explique Delphine Seguin, responsable marketing des Geek Days.
Dont celle des cosplayeurs, “un public de fidèles qui partagent une culture”, poursuit-elle. Celle de jouer le rôle d'un personnage de fiction en imitant son costume et son apparence. Comme le fait Ataya Cosplay, revêtue d’une imposante armure inspirée de celle des chasseurs dans le jeu vidéo Monster Hunter World.
“Un moyen de [se] sentir comme une guerrière, car la magie du cosplay c’est de pouvoir être qui je veux”, explique la jeune femme passionnée par l’exploration d’un univers qui lui était encore inconnu il y a quelques années.
Le royaume de l'imagination
Nées sur les réseaux sociaux, ces communautés de fans profitent des Geek Days pour se retrouver et rencontrer des artistes. L’occasion aussi de tester sa créativité, comme en fusionnant les deux maîtres Jiraya, de l’univers Naruto, et Tortue géniale, de Dragon Ball Z. Ou de construire un personnage intégralement sorti de son imagination, comme l’a fait Léa pour son premier costume.
“Je voulais emmagasiner un maximum de technique, c’est 100% faits main, ça rend très bien”, se félicite celle qui incarne Lady Ignis La Rouge. Une créature à la croisée du monde des jeux vidéo et de la fantaisie noire, “un style médiéval plus du genre dragons et chevaliers que princesse et château”, reconnaît-elle.
Une tendance devenue industrie
La fierté est d’autant plus grande que cet imposant costume lui a demandé beaucoup de travail. Originaire d’Amiens, elle travaille à mi-temps comme prothésiste dentaire depuis un an. “La moitié de la semaine je fais des dents, l’autre moitié je fais des costumes.” Un choix de se consacrer davantage à sa passion depuis qu’elle a compris “que ce n’était pas juste l’effervescence 15 jours avant Halloween qui disparaissait après, mais qu’on peut en faire notre métier.”
Un aspect de cette passion que l’artiste Ataya met en avant. Membre du jury pour plusieurs épreuves organisées lors de ces Geek Days lillois, elle tient “à transmettre le savoir et faire partager le côté très professionnalisant du milieu.” Se réjouissant ainsi d’être de plus en plus sollicitée pour des jeux vidéo, des publicités ou des éditions de livres. Confirmant l’ambition de Delphine Seguin : le cosplay est “une réelle industrie culturelle nationale”, d’autant que “la France est le deuxième pays au monde dans les ventes de mangas après le Japon.”