Une cinquantaine de migrants ont tenté d'envahir dans la nuit de mercredi à jeudi l'autoroute A16 située le long du camp de migrants de Grande-Synthe (Nord), a-t-on appris de source proche du dossier.
"Il y a eu une tentative d'envahissement vers 03h00 de migrants, qui ont mis des branchages sur l'autoroute et qui ont jeté des projectiles, ce qui a nécessité une intervention des CRS et de la police", a indiqué cette source, confirmant une information de La Voix du Nord. "Un véhicule de CRS a été la cible de jets de projectiles, il a été un peu endommagé", a ajouté cette source.
"J'ai en tête ce qui se passait avant à Calais"
Selon Hervé Desvergne, directeur du camp ouvert en mars 2016 par la municipalité EELV, ces événements sont dus à l'augmentation du nombre de migrants afghans - environ 500 aujourd'hui. Ceux-ci privilégieraient d'autres méthodes que les Kurdes, majoritaires : "Les Afghans tentent de créer des ralentissements" sur l'autoroute pour bloquer des camions et y monter afin de gagner l'Angleterre "alors que les Kurdes marchent avec des passeurs et des points de rendez-vous", a dit M. Desvergne à l'AFP, confiant son "inquiétude". "J'ai en tête ce qui se passait avant à Calais (avec des barrages réguliers sur la rocade portuaire à proximité de l'ex-"Jungle", ndlr), je n'ai pas envie que ça se passe ici", a-t-il ajouté.
A la suite du démantèlement de la "Jungle" de Calais en octobre, située à une quarantaine de kilomètres plus à l'ouest, la population du camp de la Linière a augmenté de 700 pour atteindre près du double. En parallèle, plusieurs incidents ont marqué la vie du camp, formé de dizaines de petits chalets en bois, où les passeurs sont nombreux.
Mi-mars, Emmanuelle Cosse, ministre du Logement, a signé au côté du maire écologiste Damien Carême la prolongation de la gestion de ce camp proche de Dunkerque pour six mois supplémentaires avec pour objectif d'en réduire sa capacité.