Elle n'avait que deux mois. Meryem, issue d'une famille kurde, a embarqué dans un navire de fortune pour rejoindre l'Angleterre, au péril de sa vie. Son inhumation a eu lieu ce mardi 12 novembre 2024. Une cinquantaine de personnes sont venues lui rendre hommage au cimetière de Grande-Synthe.
Elle s'appelait Meryem et n'avait que deux mois. Ce 12 novembre, à l'appel de l'association Salam, ils sont près d'une cinquantaine à s'être réunis, les mains fleuries, pour lui témoigner un dernier hommage au cimetière de Grande-Synthe.
Le 17 octobre dernier, alors que sa famille tente de traverser la Manche pour rejoindre l'Angleterre, un mouvement de foule sème la panique sur leur embarcation de fortune. Son père, Aras, ne pourra pas la sauver des flots.
Les mines fermées et les yeux rougis d'émotion, les membres de sa famille étaient réunis devant le cimetière pour lui dire un dernier au revoir. Dans cette épreuve, ils ont pu compter sur la chaleur de tous ceux qui ont répondu présent à l'appel de l'association.
"On n'oubliera jamais"
Aux termes d'une lente procession, le corps de Meryem a finalement été inhumé au cimetière de Grande-Synthe. Le temps d'une dernière prière, sa tombe a été recouverte de fleurs. L'occasion pour tous de présenter leurs hommages. Des gestes universels qui ont su rompre la barrière de la langue.
"Merci à tous d'être ici et de soutenir notre famille" se sont exprimés ses proches par le biais d'un traducteur. "On n'a pas l'impression d'être en France, mais au Kurdistan, car tout le monde est là. On n'oubliera jamais, nous vous sommes très reconnaissants. On ne se sent pas dans un pays étranger, nous sommes heureux et nous sentons réconfortés".
"Elle m'a glissé des mains"
Le 17 octobre 2024, les secours maritimes ont fait la découverte macabre d'un nourrisson de quelques mois, inconscient, lors du sauvetage d'une embarcation de 65 migrants au large de Wissant. Il s'agissait du corps de la petite Meryem.
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Quelques jours après ce drame, son père s'était exprimé dans les colonnes de SkyNews. Grimpant dans un bateau de fortune à Wissant, il raconte qu'une centaine de mètres après leur départ, leur embarcation a commencé à prendre l'eau. Il demande donc au pilote de faire demi-tour, en vain.
En quelques minutes, l'eau s'engouffre et recouvre les exilés jusqu'aux hanches. Un mouvement de foule s'est emparé des personnes à bord. "Tout le monde est tombé les uns sur les autres", confie le père de Meryem au média britannique. "Ils me tombaient dessus et sur ma petite fille. Elle est tombée dans l'eau, mais je l'ai rattrapée. Puis d'autres personnes nous sont tombées dessus."
Si Aras, le père de Meryem, a pu la sauver des flots à plusieurs reprises, la troisième fois, il ne saura la rattraper. "Elle m'a glissé des mains".