Jean-Philippe Legrand est pharmacien à Grande-Synthe (Nord). Depuis le début de l’épidémie du Covid-19, il assure sa mission avec motivation.
"Dans la nuit de lundi à mardi dernier, je n’ai dormi que 2 heures ; j’ai enchaîné une garde de nuit et une journée complète de travail, mes collègues sont également très fatigués mais nous tenons le coup grâce à une grande solidarité", témoigne Jean-Philippe Legrand.
Ainsi, pour éviter les déplacements, tous les salariés déjeunent désormais sur place.
Ces derniers jours ont été très chargés, ils ont enfin reçus les masques pour les infirmiers et les médecins mais doivent garantir et même tracer cet acheminement. Une charge administrative dont M.Legrand se passerait bien et qu’il vit comme un manque de confiance par les autorités.
"Nous avons pris très tôt des mesures de protection en établissant un périmètre de sécurité signalé par un balisage rouge au sol. Nous avons très vite donné les masques que nous avions en stock au personnel médical. Aujourd’hui, une nouvelle directive nous demande d’identifier et de limiter le nombre de masques aux médecins est difficile à admettre, d’autant qu’il ne s’agit que de masque chirurgicaux, pas les plus efficaces, nous le savons bien".
Jean-Philippe Legrand a rejoint un groupe de pharmaciens du Dunkerquois sur une application mobile, ils partagent ce malaise : "Nous exerçons un service d’utilité public, nous ne comptons pas nos heures, nous agissons en responsabilité mais, en haut lieu, nous n’avons pas l’impression que cela soit reconnu parfois, même si l’heure n’est pas à la polémique.".
Néanmoins, le pharmacien reste fidèle à son poste "avec un peu d’humour et de civisme, c’est très important pour affronter cette crise inédite. Les premiers jours, certains clients expliquaient qu’ils avaient la sensation d’être dans une série d’anticipation".
Il reconnaît que très majoritairement, les clients font preuve de compréhension et qu’un calme relatif est perceptible aujourd’hui.