VIDEO. À Grande-Synthe, faire du vélo quand on est non-voyant, c'est possible

Profiter des joies de la bicyclette même si l'on a perdu la vue, c'est le pari gonflé de l'association sportive de Tandems Handicapés Physiques Visuels de Grande-Synthe. Chaque semaine, elle organise des sorties à vélo. L'occasion pour les malvoyants ou non-voyants de retrouver la joie de pédaler sur un tandem.

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C'est une petite association méconnue, qui depuis 35 ans permet aux handicapés visuels de pédaler sur les routes de France. 18 adhérents : des voyants et des non-voyants ravis de parcourir les petites routes de nos campagnes grâce à des vélos tandem ou triplette. 

"Ce sont des vélos traditionnels, sans équipement particulier" explique Jean-Michel Matthys, président de l'ASTHPV - Association Sportive de Tandems Handicapés Physiques Visuels.  "Des vélos à 2 ou 3 places qui permettent à un pilote voyant d'emmener un copilote non-voyant. Aucune compétence particulière n'est requise pour le pilote, il faut juste savoir pédaler."

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Les tandems de l'association ASTHPV de Grande-Synthe (59) un reportage d'Isabelle Girardin, JC Raczy et Alexis Chantoiseau ©FTV

Installée à Grande-Synthe, dans le Nord, l'association dispose d'un parc de 13 tandems, dont 2 électriques et d'un vélo à trois places, une triplette. Chaque semaine, valides et handicapés partent en balade dans les Flandres maritimes. Ce jour-là, ils sont 9 cyclistes à profiter du plaisir de la balade à vélo.

Vitesse de croisière, 26 km/heure pour une balade hebdomadaire de 2 heures. Un petit bonheur retrouvé pour Jean-Luc Sabot, 68 ans, l'un des 7 membres déficients visuels de l'association. "Il y a 3 ans, je découvre l’association grâce à un ami. Depuis j'ai retrouvé la liberté de refaire du vélo avec des copains. L'ambiance est formidable et les sensations sont encore plus fortes aujourd'hui."

Devenu secrétaire de l'association, Jean-Luc aimerait recruter plus d'adhérents : " On aimerait toucher plus de personnes handicapées visuelles. Beaucoup ne connaissent pas la possibilité d'avoir une activité physique en plein air et beaucoup de personnes mal-voyantes ou non-voyantes restent isolées, pensant ne plus avoir accès à ce genre de loisir" se désole Jean-Luc.

Fondée en 1988, par Philippe Missiaen, déficients visuels depuis son plus âge, l'association cherche aussi à recruter des pilotes, des petits ou des gros mollets, des hommes ou des femmes, juste gonflés de bienveillance.

On cherche des pilotes, hommes ou femmes, juste des mollets gonflés de bienveillance

Philippe Messiaen, fondateur de l'Association ASTHPV

"Si vous disposez d'un peu de temps, si vous aimez le vélo, n'hésitez pas, venez nous rejoindre. Les distances sont adaptées au niveau de chacun, à la morphologie de chacun" explique Philippe Missiaen. "On peut juste faire un ou deux essais. Rester sur les pistes cyclables ou comme Patrick et Christian partir faire de longues distances !"

En 2019, Patrick est parti durant un mois sur les routes de Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne et au Portugal. Accompagnés par 2 autres membres voyants de l'association ASTHPV, il a rejoint 9 autres équipages venus de France entière. "C'était formidable" raconte Patrick qui a tenu un journal de bord publié sur son blog "avec Christian et Jean-Michel, j'ai pu parcourir plus de 2 000 kilomètres. Comme j'ai adoré, on a remis ça en Thaïlande !"

 Que vous soyez valides ou handicapés, aucune raison de se priver des joie de la bicyclette. A Grande-Synthe, les plaisirs de la vie sont encore meilleurs parce qu'ils sont partagés : le vélo, à deux, "c'est bien m'yeux ! "

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