Elle a pulvérisé le record du monde en aviron indoor sur 5 000 mètres le 15 novembre 2022 à Marcq-en-Baroeul, près de Lille. La rameuse picarde Erika Sauzeau, médaille de bronze aux Jeux paralympiques de Tokyo et vice-championne d’Europe, veut maintenant décrocher son ticket pour les JO de Paris.
Elle enchaîne les performances ! Six mois après avoir battu le record du monde en aviron indoor en 10 000 mètres, Erika Sauzeau récidive sur 5 000. C’était le 15 novembre 2022, à Marcq-en-Baroeul, près de Lille.
Son temps : 20 minutes, 49 secondes et 3 centièmes, soit 29 secondes de mieux que le précédent record, détenu par une Américaine.
La championne raconte : "C’était dur, très dur. Je sortais d’un stage avec l’équipe de France avec un nouveau format d’entraînement, à savoir trois par jour. C’était vraiment difficile !"
Erika Sauzeau s’attaquait à ce record dans la catégorie 40-49 ans PR3. "Comme les valides, nous utilisons les bras, les jambes et le tronc, explique-t-elle, mais nous avons une déficience physique d’un des membres inférieurs."
La vie d’Erika a basculé il y a une vingtaine d’années. Un accident de la circulation, bus contre piéton, puis une chute dans les escaliers.
"Ça a été le drame, ma jambe ne s’en est pas remise."
Ce qui l’incite ensuite à faire du sport ? "L’envie de me dépasser, de transpirer sur un terrain, de me faire plaisir, explique-t-elle. J’ai subi un licenciement pour inaptitude physique et je voulais montrer que, même si mon handicap me gênait dans la vie professionnelle, je pouvais faire de belles choses aussi avec lui !"
Ce sera le basket fauteuil, puis un coup de cœur pour l’aviron, avec cette magnifique médaille de bronze par équipe aux JO de Tokyo en 2021.
L’objectif d’Erika Sauzeau maintenant, c’est Paris 2024. Sur le plateau de l’émission Vous êtes formidables, elle n’est d’ailleurs pas venue toute seule !
Avec elle, la mascotte des Jeux paralympiques, la toute première, une peluche de la tribu des Phryges mais dotée d’une lame : "
C’est très important ! On fait partie de la famille des sportifs, mais on a aussi cette distinction et la montrer au grand public, c’est reconnaître le handicap."
Erika Sauzeau est membre de l’Armée de Champions qui regroupe des militaires ou civils du ministère des Armées.
"Il faut aller chercher la qualification. L'année prochaine, en Serbie aux Championnats du monde, s’enthousiasme-t-elle, ce sera pour le bateau. Après, pour être sélectionnée en tant qu’athlète, il faudra donner le meilleur de soi-même jusqu’au dernier moment !"
Pour gagner son ticket pour Paris 2024, la championne s’entraîne d’arrache-pied à Amiens et part en stage toutes les trois semaines avec l’équipe de France.
"Il faut améliorer ses qualités personnelles pour les mettre au service du collectif, lorsqu’on arrive en stage. Il y a beaucoup de séances de musculation, aviron, natation vélo, etc… Jusqu'à trois entraînements par jour !"
À quarante ans, Erika Sauzeau ne s’arrête jamais ! Maman de jumeaux, elle a été entre autres pompier et sauveteur en mer. Elle intervient régulièrement dans les écoles pour sensibiliser au handicap car dit-elle, "il faut y faire face et surtout, trouver des solutions pour le vivre le mieux possible et réaliser ses rêves."
Ses prochaines échéances sportives arrivent à grands pas, à savoir les championnats de France et d’Europe indoor en janvier à Paris. Mais c’est promis, elle se reposera après les JO !