Les salariés de TotalEnergies ont démarré ce mardi une grève d'au moins trois jours, pour réclamer notamment une hausse de leurs salaires, à l'appel de la CGT, menaçant de bloquer l'approvisionnement des stations-service en carburants.
"On appelle à ne sortir aucun produit des raffineries et de la pétrochimie, là où la CGT est implantée", a déclaré à l'AFP Benjamin Tange, délégué syndical central CGT du raffinage pétrochimie de TotalEnergies en France. Parmi les principaux sites concernés, l'Etablissement de Flandres, à Grande-Synthe où l'on comptait ce matin 100 % de grévistes dans les équipes postées.
Depuis ce lundi 26 septembre 22 h plus aucun carburant ni essence, ni gasoil ne sort du site de Grande-Synthe. Une pénurie de carburant pourrait se faire ressentir dans les stations services dès aujourd'hui.
"Les revendications principales clairement sont : l'augmentation salariale, mais aussi concernant Dunkerque un investissement, puisque depuis 2009/2010 il n'y a pas eu assez d'investissement et il y a une vraie inquiétude sur l'avenir de ce site" nous a confié Cédric Decriem, Secrétaire CSE de la CGT
Le but est forcément de faire réagir la direction de TotalEnergies. Qu'elle prenne bien conscience qu'il y a de la colère du terrain. Que les gens veulent aussi avoir le retour des bénéfices monstrueux de Total
Benjamin Tange délégué central CGT raffinage pétrochimie
La bio-raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône),les raffineries Normandie au Havre, de Donges (Loire-Atlantique), Carling (Moselle),Feyzin (Rhône) et Oudalle (Seine-Maritime), ainsi que les dépôts de carburants de Grandpuits (Seine-et-Marne), sont également touchés;
A La Mède, le mouvement social était suivi par 80% des salariés, se traduisant "par le blocage de toutes les entrées et sorties de produits de la raffinerie", a indiqué à l'AFP Fabien Cros, secrétaire (CGT) du Comité économique et social(CSE).En volume, cela équivaut selon lui à "environ une centaine de camions citernes qui ne sortent pas, sans compter les produits normalement envoyés par train ou directement par pipeline". La raffinerie de Total la Mède envoie des produits raffinés dans le Grand Est, la région lyonnaise mais aussi dans le Sud-Ouest, selon M. Cros. Contactée par l'AFP, la direction du groupe a indiqué avoir, en prévision du mouvement, "anticipé les mesures logistiques nécessaires afin de pouvoir approvisionner normalement son réseau de stations-services et ses clients.
"Outre une "revalorisation salariale immédiate à hauteur de 10% pour l'année 2022",la CGT réclame le "dégel des embauches" en France et "un plan massif d'investissements" dans l'Hexagone, a rappelé Benjamin Tange, soulignant que ces revendications avaient déjà été à l'origine de mouvements le 24 juin et le 28 juillet derniers. Une partie des employés touchent des salaires "extrêmement faibles et il y a besoin de les revaloriser à hauteur de ce que le groupe dégage comme bénéfices", a souligné le responsable syndical, qui espère "une mobilisation très forte", afin de continuer à peser les jours suivants. Outre des perturbations dans l'approvisionnement des stations en carburants, il a estimé que la production des raffineries pourrait connaître une baisse des débits de 20 à 30%, en cas de forte mobilisation. TotalEnergies emploie en France 35.000 salariés, en comptant ses filiales. Les sites déjà concernés devraient être rejoints par les autres sites du groupe dans les jours qui viennent, avec en ligne de mire la journée d'action dans l'ensemble des secteurs économiques jeudi, à l'appel de la CGT et de Solidaires. TotalEnergies a réalisé d'énormes profits au deuxième trimestre 2022, profitant à plein de la hausse des cours du pétrole et du gaz, qui a suivi l'invasion de l'Ukraine par la Russie.