Des débrayages ont eu lieu dans ces trois usines du groupe Stellantis depuis le 15 septembre. A Hordain, où le mouvement a commencé, impactant la production, des débrayages en quart temps se poursuivent. En vue d'une réunion avec la direction le 27 septembre sur les salaires et les conditions de travail.
Selon Franck Théry, CGT Stellantis Hordain, la production a été en partie arrêtée de vendredi après-midi à lundi après-midi par le débrayage de quelque 450 grévistes sur les 2 000 salariés de l'entreprise.
Au total, sur les trois équipes d'un peu moins de 700 personnes travaillant 8 heures le matin, 8 heures l'après-midi ou le soir, environ "150 ouvriers par équipe" auraient débrayé selon Franck Théry.
Les revendications sont claires et portent sur les conditions de travail et les salaires. La CGT veut "400 euros d'augmentation net par mois et une prime de 6 000 euros défiscalisée" . Comme les autres syndicats, la CGT n'a pas signé en février dernier les négociations annuelles obligatoires (NAO) qui avaient débouché sur une enveloppe globale d'augmentation de salaire de 3,2%. Les syndicats avaient tous refusé de signer cet accord, jugeant le geste insuffisant au vu des résultats records de l'entreprise (8 milliards d'euros au premier semestre 2022), et malgré l'octroi d'une prime d'intéressement de 4.300 euros en moyenne.
Actuellement à Hordain, des débrayages par quart temps sont organisés pour chaque équipe pour "maintenir la pression". Pour l'équipe du matin qui travaille de 5h30 à 13h10 par exemple, un débrayage à la deuxième pause est organisé de 9h20 pendant 50 minutes au minimum et jusqu'à la fin de service au maximum.
Après plusieurs jours de grève, "financièrement, ça pèse", assure Franck Théry qui explique qu'en A.G. les salariés ont décidé de mettre en place ces débrayages par quart temps.
La direction de Stellantis Hordain, a confirmé un mouvement de grève concernant "plusieurs dizaines de salariés par tournée", et reconnu un "impact sur la production". Pour répondre aux grévistes, elle a "pris l'engagement de ne pas faire de montée en cadence prévue en octobre", et de limiter les plages de travail supplémentaire en fin de journée à "trois par semaine". (1)
L'usine de moteurs de Douvrin (Pas-de-Calais) a elle débrayé pendant deux heures samedi matin, toujours selon la CGT. Et lundi matin, c'est à Valenciennes (Nord), dans l'usine de boîtes de vitesses, qu'une soixantaine d'ouvriers ont cessé le travail.
(1) Ce sont les conditions de travail qui ont mis le feu aux poudres à Hordain : un "overtime" (temps supplémentaire) de 20 minutes "décidé pour être appliqué le jour même" au niveau du secteur ferrage. Selon Franck Théry, le manque de maintenance et les pannes machines faisaient que les salariés devaient en fait attendre 20 minutes à la fin de leur travail, ce qui a provoqué le débrayage.