Selon les derniers chiffres de Santé publique France, les Hauts-de-France sont en alerte rouge pour les virus de la grippe et de la bronchiolite. À l'approche des fêtes, il est vivement conseillé de continuer d'appliquer les gestes barrières.
Les virus de l'hiver sont actifs dans les Hauts-de-France. Dans son dernier bulletin épidémiologique, Santé publique France a fait passer la région en niveau d'alerte épidémique pour la grippe. En ce qui concerne les cas de bronchiolites, cela fait déjà huit semaines que la région est passée en alerte rouge.
Pour parvenir à ces conclusions, Santé publique France s'appuie sur les chiffres de SOS Médecins, des services d'urgence, des laboratoires de virologie, mais aussi du réseau Sentinelles. Lorsqu'une région passe de l'orange au rouge, il s'agit avant tout d'une "alerte", l'objectif est de prévenir pour "éviter l'engorgement des hôpitaux" précise Elise Daudens-Vaysse, épidémiologiste chez Santé publique France.
Grippe, le début de l'épidémie
Pour la grippe, "on a un taux de positivité qui augmente en ville" explique l'épidémiologiste. C'est un indicateur important, car cela signifie "que le virus de la grippe circule bien en population générale" ajoute-t-elle. Ce qui a poussé Santé publique France à passer la région en alerte rouge épidémie, c'est que "le taux de positivité a bien augmenté en l'espace de trois semaines. Avec la période des fêtes, le virus va continuer à circuler, voire même sa circulation va augmenter."
Le taux de positivité à bien augmenté en l'espace de trois semaines. Avec la période des fêtes, le virus va continuer à circuler, voire même sa circulation va augmenter
Elise Deudens-VaysseEpidémiologiste chez Santé publique France
Une épidémie de grippe dure en général dix à onze semaines. Pour l'instant, Santé publique France dénombre 370 passages aux urgences liés à la grippe, "il y a environ 200 syndromes grippaux pour 100 000 habitants" indique l'épidémiologiste. Néanmoins, il n'y a pas encore de "surcharge d'activité due à la grippe aux urgences adultes du CHU - Hôpital Salengro" tempère le CHU de Lille.
Bronchiolite, le pic est passé
La bronchiolite est quant à elle particulièrement surveillée chez les enfants de moins de deux ans. "Le pic de l'épidémie de bronchiolite est déjà passé, on l'a eu en semaine 47" explique l'épidémiologiste. Cela fait déjà plusieurs semaines que le niveau d'alerte rouge a été atteint dans la région pour ce virus.
Une diminution du nombre de contaminations est d'ailleurs constatée. Néanmoins, Santé publique France a gardé le seuil épidémique au maximum pour prévenir toute contamination durant les fêtes de fin d'année.
Comment se protéger ?
Comme le pic épidémique de grippe n'est pas encore passé, et qu'il faut entre 10 et 15 jours pour être totalement immunisé, "il est encore temps de se faire vacciner contre la grippe" rappelle Elise Daudens-Vaysse. D'autant plus que de nombreuses contaminations pourraient avoir lieu durant les fêtes de fin d'année.
La campagne de vaccination 2023-2024 a démarré depuis le 2 octobre. Sont fortement conseillés de se faire vacciner : les plus de 65 ans, les personnes immunodéprimées, enceintes, résidents en EHPAD mais aussi les professionnels de santé. Il est même possible de faire son vaccin en même temps que celui de la COVID.
📈 La semaine dernière, les virus respiratoires #Bronchiolite #COVID19 #Grippe circulaient à un niveau élevé. L’adoption des #Gestesbarrières par tous reste primordiale, notamment le port du masque en cas de symptômes
— SantépubliqueFrance (@SantePubliqueFr) December 28, 2023
👉 Pour consulter le bulletin https://t.co/I1eIzvtw4a pic.twitter.com/QEQuN12eIU
Mais en dehors de la vaccination, il ne faut pas oublier les gestes barrières pour se prémunir de ces virus : porter un masque lorsque l'on a des signes d'infection respiratoire, limiter les contacts avec les personnes malades, aérer son logement chaque jour pour renouveler l'air, et se laver régulièrement les mains.
Pour la bronchiolite, l'épidémiologiste conseille de faire attention avec les nouveau-nés "de ne pas aller dans des lieux publics où les bébés pourraient être en contact avec les virus, mais aussi faire attention lorsque les parents montrent des signes d'infection respiratoire." Sinon, il y a un traitement préventif qui a été mis en place cette année dont l'efficacité devrait être mesurée à la fin de la saison de bronchiolite, "c'est un médicament antiviral administré aux enfants à la naissance".