Chez Doublet, on n'avait jamais vu cela. Depuis une semaine et le début du conflit en Ukraine, les commandes de drapeaux bleu et jaune ont explosé. Jusqu'à 500 demandes par jour. La ligne de production d'Avelin tourne à plein régime.
"C'est du jamais vu". Philippe Biro est directeur commercial de l'entreprise Doublet, basée à Avelin, et il n'en revient toujours pas. Depuis une semaine et le début de la guerre en Ukraine, les commandes de drapeaux bleu et jaune se multiplient. Jusqu'à 500 chaque jour.
"Ça vient de toute la France, explique-t-il. La majorité des demandes proviennent des collectivités locales, des régions, des départements. Ça vient aussi massivement des associations et on a de plus en plus de particuliers qui nous font des demandes".
"On est là, on les soutient"
L'entreprise a dû s'adapter, mettre en attente des commandes en cours. "Heureusement, on a un outil de production qui nous permet d'avoir beaucoup de flexibilité, détaille Philippe Biro. On a quelques clients compréhensifs aussi (…) qui nous permettent de décaler leur livraison pour favoriser les demandes urgentes".
Sur la chaîne de fabrication, une employée contrôle les tissus. Les couleurs de l'Ukraine défilent sans discontinuer. "En ce moment, je n'arrête pas". Ce drapeau, elle ne le connaissait pas avant, désormais il occupe toutes ses journées. "On en fait de toutes les tailles, des petits ou des grands".
Un peu plus loin, concentrée sur sa machine à coudre, Corinne se sent investie : "on participe comme on peut en confectionnant des drapeaux. On est là, on les soutient". La confectionneuse poursuit, avec un air d'inquiétude : "c'est vrai que ça fait peur, surtout pour les gens qui sont là-bas, les enfants, les femmes, ceux qui défendent leur pays".
Toutes les usines du groupe concernées
Et le constat est le même dans les deux autres usines du groupe, installées en Allemagne et en Espagne. Une demande extrêmement forte avec une mobilisation globale. "Sur ces territoires, on vit exactement le même phénomène, souligne le directeur commercial. On est en train de vivre quelque chose d'européen".
Pas de pénurie de tissu ici : "Le drapeau, c'est le cœur de cette entreprise. Donc, nous avons des stocks suffisants pour répondre à toutes les demandes, même les demandes les plus imprévisibles comme celles-ci".
Sur le site internet, le phénomène est encore plus "incroyable". En une semaine, il y a eu 1,2 millions de clics sur le seul drapeau ukrainien. "On a aussi des vues sur le drapeau russe, mais pas de commande…"