Les Hauts-de-France, région la plus touchée par l'obésité

Publié le Mis à jour le
Écrit par Jeanne Blanquart avec Myriam Schelcher

L'obésité affecte près d'un million de personnes dans notre région. Qualifiée par l'OMS d'"épidémie du 21e siècle", elle touche en particulier les plus vulnérables sur le plan socio-économique.

"Avant je ne me maquillais pas, je me coiffais pas. Pour moi j'étais grosse et une grosse ça doit pas prendre soin de soi", entame Julie. A trente ans, cette jeune femme a une vie de souffrance derrière elle, avec des kilos en trop, arrivés dès la petite enfance. "Comme pour moi ça a toujours été douloureux, j'ai toujours pris du poids. A la fin je dormais 2 heures par nuit. Mon estomac se reposait pas, je mangeais tout le temps", témoigne Julie.



La jeune femme est venue à bout de ses troubles alimentaires depuis qu'elle a poussé la porte du Cetradimn à Roubaix : ce centre est l'un des précurseurs régionaux de la prise en charge de l'obésité. Ici, Julie apprend à faire la paix avec son histoire. En tête tête avec sa psychologue, mais la plupart du temps la thérapie se fait groupe.



"Souvent l'obésité démarre dans l'enfance", explique Fanny Retourné, psychologue au Cetradimn. "Ce sont des histoires de vie dramatiques, des parents qui ne s'entendent pas, des parents maltraitants, des parents violents... Souvent l'expérience de l'une résonne chez l'autre."









L'opération en point final



Diététicienne et médecin nutritionniste complètent la prise en charge, mais la balance n'est jamais au centre des consultations. Pour la première fois, Julie fait confiance au corps médical : elle a décidé de se faire opérer.



La chirurgie, qui consiste à modifier le système digestif, est plus en plus pratiquée par les hôpitaux car elle est rentable. C'est pourtant loin d'être une solution miracle. "Ca doit clore un processus, une démarche où les patients doivent être au clair avec leur comportement alimentaire, être au clair avec leur corps, être au clair avec leur histoire", explique le docteur Benjamin Rothiot, médecin nutritionniste au Cetradimn. "Sinon on jette les dés. On fait l'opération et puis on croise les doigts en espérant que ça va bien se passer."



En attendant, Julie continue de prendre soin d'elle, dans cette salle de sport d'un genre nouveau. On y pratique l'activité physique adaptée avec un coach spécialement formé. Ici, ni machines sophistiquées, ni miroirs. Tout le monde doit être à l'aise. "Il n'y a pas de jugement ici, c'est zéro jugement", confirme Julie. "C'est important.





Obésité et pauvreté



Il y a un lien entre obésité et pauvreté. Plus les revenus sont modestes plus on a de risque d'en souffrir et c'est particulièrement vrai pour les femmes, d'où la nécessité de les toucher au plus près de là où elles vivent. C'est le sens de Rest'O, un programme d'éducation thérapeutique, qui intervient dans une dizaine de centres sociaux. 



"Le principe de ce programme Rest'O c'est une prise en charge pluri-disciplinaire. Les séances sont animées par une diététicienne, une psychologue et un éducateur médico-sportif", explique Carole Debailleul, diététicienne et coordinatrice programme Rest'O. "L'objectif c'est de changer leurs habitudes alimentaires et de les remettre à l'activité physique sur du long terme."



Dans ce quartier populaire lillois, les femmes qui suivent le programme sont toutes arrivées au bout de régimes qui n'ont fait qu'aggraver le problème. En 9 séances de 2h, Rest'o vise à les réconcilier avec la nourriture autant qu'avec leur corps.



Après Lille et ses environs, Rest'o est aujourd'hui aussi présent à Lens et à Hénin-Beaumont...





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