Pour dénoncer la politique migratoire du gouvernement, la députée du Nord Jennifer Temmerman annonce se mettre en retrait de son groupe parlementaire la République en Marche.
La fuite continue. La députée de la quinzième circonscription du Nord, Jennifer de Temmerman a annoncé sa mise en retrait du groupe parlementaire la République en marche (LREM). Lors d'un séance publique de l'Assemblée Nationale, elle a largement fustigé la politique migratoire du gouvernement et les mesures proposées par Edouard Philippe.
"Où est notre âme? Chers collègues, chers amis, députés LREM, où est notre âme? Où est cet esprit qui nous animait lorsque nous sommes venus ici révolutionner la politique, rénover la France ?" pic.twitter.com/sj4XvOlUnb
— Jennifer DeTemmerman ?? (@JDetemmerman) November 7, 2019
Parmi les mesures mises en avant par le premier ministre Edouard Philippe, une réforme de l'Aide Médicale d'État (AME) est mise sur la table. Le gouvernmeent souhaite notamment instaurer un délai de carence de trois mois pour les nouveaux entrants sur le territoire, avant d'accéder à la sécurité sociale de base, et donc, de pouvoir se faire soigner. En outre, l'amendement proposé par le gouvernement envisage d'amputer le dubget de l'AME de 15 millions d'euros.
➡️En réaction à l' #AME, communiqué de presse qui s'inscrit dans la continuité de "Pourquoi je reste" ? https://t.co/CL0QjHY0yk pic.twitter.com/ejp67757md
— Jennifer DeTemmerman ?? (@JDetemmerman) November 7, 2019
Un peu plus tôt, elle, ainsi que onze autres députés de la majorité présidentielle avaient publié un communiqué afin de se "désolidariser des mesures" annoncées par le gouvernement. "Si nous devons contribuer à redéfinir, dans une époque qui change, ce que doit être l’immigration, nous, députés de la Nation, refusons de le faire en laissant croire qu’elle serait uniquement un poids pour notre pays, ou encore que la fraude y serait la règle.", détaillaient-ils. Selon eux, ces mesures "compliquent l’accès aux soins de personnes en situation de très grande précarité".
"Quelques semaines" pour acter sa décision
Si Jennifer de Temmerman annonce son retrait du groupe parlementaire LREM, elle ne quitte pour autant pas la majorité préisdentielle, et se donne "quelques semaines" pour acter sa décision. Avant elle, plus d'une dizaine de députés ont quitté le groupe majoritaire à l'Assemblée.
L’ex-socialiste Jean-Michel Clément, opposé à la loi asile et immigration, les deux ex-EELV François-Michel Lambert et Paul Molac, M’jid El Guerrab et Sandrine Josso ont rejoint le groupe Libertés et Territoires, tout comme Frédérique Dumas. L’écologiste Matthieu Orphelin siège parmi les non-inscrits. Aïna Kuric reste apparentée LREM et Joachim Son-Forget fait partie du groupe UDI, tandis que deux députés – Sébastien Nadot et Agnès Thill – ont été exclus des rangs LREM. Début septembre, c'était au tour de la députée Albane Gaillot de se mettre en retrait du groupe.
La manière dont le gouvernement va précariser encore plus les demandeurs d’asile me scandalise. Taper sur les plus faibles pour contourner les débats nationaux comme ceux sur les services publics ou la restriction de l’indemnisation des chômeurs, n’est pas digne. pic.twitter.com/VJXqKHvYfl
— Yannick Jadot (@yjadot) November 5, 2019
L'idée de retoquer l'Aide Médicale d'État n'est pourtant pas nouvelle. En 2007, l'ex-président Nicolas Sarkozy l'avait portée. Elle est finalement abandonnée lorsqu'un rapport de 2014 conclut de son inefficacité. De son côté, la gauche accuse Emmanuel Macron de droitiser sa politique pour séduire un électorat de droite.