Incendie. Face au risque dans la région cet été, "augmenter notre force de frappe"

Pour faire face au risque d’incendie, la préfecture du Pas-de-Calais a organisé, jeudi 1er juin, une mise en situation des pompiers du SDIS 62 dans la forêt domaniale de l’Écault, à Condette (Pas-de-Calais).

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27 juillet 2023. Il fait 32 degrés. Dans ce scénario fictif, les pompiers du SDIS 62 apprennent à gérer un départ de feu dans la forêt domaniale de l’Écault, à Condette (Pas-de-Calais). Face à eux, des pins et beaucoup de vent. "Cela n’a rien à voir avec un incendie urbain ou industriel, où on est limités par les murs", explique Samuel Sacrias, formateur au SDIS 62. "Là, il faut prendre en compte la végétation, et apprendre à communiquer, c’est un nouveau langage pour eux."

En trois semaines, les 12 stagiaires de cette formation, organisée par l’état-major interministériel de zone Nord, se sont préparés à la lutte contre les feux de forêt et d’espaces naturels. "L’idée, c’est de les mettre en situation, on leur indique les coordonnées d’un départ de feu qu’ils doivent par la suite reconnaître et identifier", précise Thierry Lahoussoy, chef d’état-major de la zone Nord.

2300 hectares brûlés à l'été 2022 dans la région

Une façon de renforcer les effectifs, alors que la région fait face depuis quelques années à une hausse des départs de feu, notamment dans les champs en période de moisson. "Il faut maintenant se préparer à ce que cela arrive aussi dans une forêt domaniale". D'après Thierry Lahoussoy, 2300 hectares ont brûlé dans les Hauts-de-France à l’été 2022. "L’année de bascule, c’était en 2019 avec 3300 hectares brûlés, il y a eu une prise de conscience", poursuit le colonel. "Jusque-là, les feux de végétation étaient de faible intensité, ce risque devient de plus en plus prégnant."

En cause, sans surprise : le dérèglement climatique. Les périodes de sécheresse sont plus fréquentes et la région n’est pas épargnée. "Sur la côte, on commence à avoir le même cocktail explosif que dans le Sud-Ouest", avance Éric Marquette, directeur de l’ONF (Office national des forêts) Hauts-de-France. "Du sable, des pins et surtout un autre élément, le vent, ce qui favorise les départs de feu. Heureusement, on a aussi beaucoup de feuillus, qui sont moins combustibles."

15 millions d'euros pour renforcer les effectifs

15 millions d’euros – dont 50% financés par l’État – vont ainsi être déployés par le SDIS et les collectivités territoriales sur les cinq prochaines années pour financer entre autre "36 véhicules lourds et 10 véhicules légers. Il faut augmenter notre force de frappe", estime Thierry Lahoussoy. "Sur un long territoire, il peut y avoir une vingtaine de départs de feux. L’objectif est de n’en louper aucun."

Une opération qui fait écho à la mise en place de la nouvelle "Météo des forêts", créée dans le cadre du Plan de lutte contre les incendies présenté par le gouvernement en avril dernier. Emmanuel Macron doit inaugurer son lancement, le vendredi 2 juin, à Nîmes (Gard).

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