D'après le collectif Les Glorieuses, les femmes travaillent "gratuitement" à partir de ce 4 novembre, du fait des inégalités salariales. Les Hauts-de-France suivent la tendance nationale : les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes sont toujours importants.
Depuis ce vendredi 4 novembre à 9h10, les femmes travaillent "gratuitement". Cette date et cette heure symboliques, déterminées chaque année par le collectif féministe Les Glorieuses sur la base des écarts de salaires entre les hommes et les femmes, ont pour but de mettre en lumière les inégalités salariales qui persistent : les hommes gagnent en moyenne 15,8% de plus que les femmes.
Les dernières données régionales datent de 2019, mais montrent bien que les Hauts-de-France n'échappent pas à la règle : l'Insee constate un écart de rémunération de 14,6%, un chiffre légèrement moins élevé que la moyenne nationale la même année (15,7%).
Ces chiffres, qui diminuent très lentement au fil des années, cachent une réalité bien plus complexe. Il ne s'agit pas uniquement de salaires moins élevés pour un genre que pour l'autre, mais d'une multitude de facteurs qui défavorisent les femmes dans leur carrière et leur évolution professionnelle.
Avant l'entrée dans le monde du travail pourtant, tout laisse à penser que les femmes sont destinées à gagner plus : dans les cinq départements de la région, elles ont un meilleur taux de scolarisation entre 15 et 17 ans, un meilleur taux de réussite au bac, et on compte plus de femmes diplômées de l'enseignement supérieur que d'hommes.
Plus de femmes à temps partiel
C'est une fois dans la vie active que tout se complique. Lorsqu'elles travaillent, les femmes sont plus souvent à temps partiel. Dans les Hauts-de-France, c'est le cas de plus d'une femme salariée sur quatre, contre seulement un homme sur vingt.
Si les raisons de l'emploi à temps partiel sont plurielles, on remarque au niveau national que plus le foyer a d'enfants à charge, plus la femme est susceptible d'occuper ce type d'emploi. D'après l'enquête Emploi 2019 de l'Insee, parmi les ménages ayant trois enfants à charge ou plus, près de 42% des femmes sont à temps partiel, contre 6% des hommes environ.
Des emplois moins rémunérateurs
Néanmoins cette tendance n'explique qu'en partie la différence de revenus annuels entre les deux genres. Si l'on observe les salaire net horaire moyen, la différence est là aussi flagrante : en 2019 dans la région, il était de 13,49 € pour les femmes et de 15,79 €, soit un écart de 17%.
Les métiers qui comptent le plus de femmes sont souvent peu rémunérateurs. "Les emplois de soin et d'éducation, très féminisés, qui ont été cruciaux ces trois dernières années pour la France font partie des emplois les moins bien valorisés en termes de salaires", déplorent Les Glorieuses dans un communiqué relayé par l'AFP.
Autre facteur expliquant ces revenus plus bas : bien que plus diplômées, les femmes sont moins nombreuses à occuper des postes de direction. Dans le secteur privé, elles représentent 38% des dirigeants non salariés et 20% des dirigeants salariés. Et même à ces postes, elles touchent entre 15% et 31% que leurs homologues masculins.