Comme l’ESSM Le Portel, le BCM Gravelines s’est sauvé sur le tapis vert, un peu grâce au coronavirus, d’une possible relégation en ProB la saison prochaine.
Lors de l’assemblée générale tenue mercredi en visioconférence, la Ligue nationale de basket (LNB) a opté pour une saison blanche, qui permet aux deux clubs maritimes, relégables au moment de l’arrêt de la compétition, d’être maintenus dans un championnat qui repartira avec les mêmes 18 clubs.
Le directeur exécutif du BCM, Hervé Beddeleem, nous a confié sa réaction et aussi ses incertitudes pour la prochaine saison, qui aura bien lieu en Jeep Elite pour Gravelines après le parcours « calvaire » de cette saison tronquée.
Quelle a été votre réaction à l’issue de l’assemblée générale d’hier, que vous avez suivie en visioconférence ?
Nous n’étions pas à l’abri d’une mauvaise surprise. Il y avait 4 scenarii proposés. Les votants pouvaient toujours adopter le principe de deux descentes et deux montées.
Nous n’avions aucune certitude de rester en Jeep Elite. Aussi, quand le verdict du 3è vote est tombé, nous avons été soulagés. C’est le mot car nous ne pouvons pas parler de joie.
Nous aurions préféré terminer la saison et nous sauver sur le plan sportif. C’est pourquoi il n’y a eu hier ni cris de joie, ni euphorie.
Votre maintien acquis, vous pouvez préparer la prochaine saison. Mais l’incertitude est totale ?
Effectivement... Déjà, nous ne savons pas quand reprendra le championnat, ni de quelle manière, à cause de l’évolution de la situation sanitaire.Lors de l’assemblée générale, les clubs ont souhaité à l’unanimité qu’il n’y ait pas de huis clos pour les matches.
Si l’épidémie perdure, nous préférons reculer le début du championnat en octobre, novembre, voire janvier, si ce n’est pas possible avant , pour jouer en public.
Malgré ces incertitudes, vous avez commencé à la prochaine saison. Avec quel effectif ?
A l’intersaison, nous avons déjà engagé un directeur sportif. C’est Olivier Bourgain, qui prendra ses fonctions en août. Mais il a déjà travaillé avec la direction du club sur le recrutement.Dans un premier temps, il fallait trouver les joueurs JFL (joueurs formés localement) avec priorité aux jeunes. C’est pourquoi nous avons fait signer Paul Rigot (25 ans), passé par Monaco et Antibes avant de jouer à Evreux où il a fait une bonne saison, et Romuald Morency (24 ans), d’Antibes.
C’est le frère de Jean-Frédéric Morency, qui a joué deux saisons (2014-2016) chez nous. Nous avons aussi fait revenir Lucas Bourhis, prêté cette saison à Blois. Avec Pape Sy, toujours sous contrat, nous avons ainsi nos 4 JFL réglementaires pour la prochaine.
En ce qui concerne les étrangers, nous avons réussi à récupérer le pivot américain de Cholet Chris Horton (25 ans). Si le championnat était allé à son terme, c’était certainement le MVP (meilleur joueur) de la saison en France. De plus, nous gardons Vojdan Stojanovski qui était arrivé de Pau comme pigiste au mois de janvier.
Qui sera l’entraîneur la saison prochaine ?
La décision sera prise en juillet. Le choix se fera entre Serge Crévecoeur (NDLR : le coach belge qui a pris l’équipe en mains lors des deux dernières rencontres), et Eric Bartéchéky (NDLR : arrivé en début de saison et débarqué en février, mais qui a encore un an de contrat plus un autre en option).
Vous envisagez une reprise de l’entraînement pour quand ?
Pour le moment, c’est impossible à dire. Notre salle (Sportica) est toujours fermée au public. Même nos joueurs ne peuvent pas s’y entraîner.Nous n’avons pas de date pour la reprise du championnat. Avec cette crise sanitaire, nous naviguons à vue.
Quels seront vos moyens pour la prochaine saison, la 33è en Elite ?
Nous tablons sur un budget en baisse de 30% par rapport à cette saison. Pour la masse salariale aussi (NDLR 900 000 euros pour les joueurs).Heureusement, les collectivités locales (Ville, Communauté urbaine, Région) nous ont confirmé leur engagement financier pour le même montant que cette année.
L’inconnue, c’est sur le partenariat privé. Les entreprises sont violemment impactées par la crise.
Nous espérons limiter les dégâts grâce à nos partenaires historiques, avec qui nous avons lié des liens très forts. C’est peut-être d’eux que viendra la bonne surprise pour notre budget.
Quels que soient nos moyens, nous espérons retrouver au plus vite un niveau que nous avons perdu ces dernières années.