Avec près de 4 millions de followers sur les réseaux sociaux, Roman Doduik est considéré comme l'humoriste préféré des adolescents. Harcèlement scolaire, traitement hormonal, sexualité, dans son spectacle ADOrable, de passage à Lille le 16 juin 2024, il décrypte avec justesse l'univers des ados d'aujourd'hui. Découvrez cinq facettes méconnues de ce comédien.
À 25 ans, Roman Doduik est partout. Demi-finaliste de Danse avec les stars aux côtés d'Ana Riera ("On peut tout faire, même les trucs qu'on pense ne pas être capable de faire !"), il est aussi régulièrement invité aux Grosses Têtes ("J'ai appris plein de trucs, comme l'existence de Danièle Evenou, Bernard Mabille, Isabelle Mergaux..."). À l'affiche du dernier Ducobu, l'humoriste est en tournée avec son spectacle, ADOrable, qui passera par le Splendid de Lille le 16 juin 2024.
Dans ce seul-en-scène, il décrypte les codes et rituels de la génération Z, abordant des thèmes aussi variés que le harcèlement scolaire, le rap, les jeux vidéo ou la (bi)sexualité. Le spectacle offre une analyse malicieuse et drôle du monde des ados d'aujourd'hui, de leur vocabulaire et de leurs codes.
Si vous ne connaissez pas Roman Doduik, vous êtes au bon endroit. Nous vous faisons découvrir cinq facettes de l'humoriste préféré des ados.
1. Il a 3 millions d'abonnés sur TikTok
C'est pendant le confinement que la popularité de Roman Doduik a explosé, en particulier auprès des adolescents. "Je crois qu'ils m'ont pris pour l'un des leurs !", sourit-il.
"Les théâtres ont fermé pendant le Covid, donc je suis allé sur les réseaux pour passer le temps et ne pas devenir fou. Ça a été une surprise pour moi de me retrouver très exposé. C'est vrai que les adolescents ont été les premiers à me valoriser et à me dire : « Eh mec, on te trouve marrant ! »."
"Pendant ce temps-là, je jouais dans des petites salles devant trois ou quatre personnes et je me suis retrouvé avec trois millions d'abonnés sur TikTok." L'humoriste a aussi 650 000 followers sur Instagram. Des chiffres fous pour quelqu'un qui, au départ, ne souhaitait même pas aller sur les réseaux.
@romandoduik Je danse le jour et je fais des spectacles la nuit 😏
♬ son original - Roman Doduik
2. Il a fait la première partie de Caroline Vigneaux à 15 ans
Le premier amour de Roman Doduik, c'est la scène, et le contact avec le public. Entré au Conservatoire d'art dramatique de Paris à l'âge de 12 ans, c'est lors de son stage de troisième à la Comédie de Paris qu'il a un déclic et comprend qu'il veut devenir humoriste.
"Je faisais déjà de la scène, mais du théâtre, se remémore-t-il. Caroline Vigneaux me propose de faire sa première partie pour essayer le stand up, en tant que stagiaire de troisième donc, pour explorer tous les métiers. Hyper sympa !"
"Je monte sur scène, je fais cinq minutes de sketches que j'avais écrits au lieu d'écrire mon rapport de stage et, quand je sors de scène, je vais voir Caroline. Je lui dis : « Madame, je crois que je viens de trouver mon métier. ». Et elle m'a répondu : « Appelle-moi madame encore une seule fois et je te mets ma main dans la gueule. ». [Rires.]"
3. Il a rencontré plus de 1 000 ados pour préparer son spectacle
Être suivi sur les réseaux par tant d'adolescents a donné à Roman Doduik l'idée de leur consacrer un spectacle. Avant de l'écrire, il a mené un travail d'enquête auprès d'un millier d'entre eux et rencontré une centaine de "darons".
"J'ai fait du micro-trottoir à la sortie du confinement, pour pouvoir aller à la rencontre du public qui avait commencé à me suivre sur les réseaux. Ils m'ont vu tout de suite comme leur pote et ils m'ont accordé une confiance que je n'ai pas comprise. C'était génial. Je leur ai posé des questions parfois très intimes, très personnelles et eux, ils m'ont répondu avec une brutale sincérité. J'ai appris un tas de choses sur cette génération... Et j'ai tout révélé dans le spectacle donc désolé. [Rires.]"
Roman réussit à réunir à la fois les jeunes qui le connaissent de TikTok et leurs parents, en se moquant autant des uns que des autres. Et finalement, le spectacle peut quasiment servir de mode d'emploi à l'usage des adultes qui veulent comprendre les ados.
"Je crois que la question, quand on va voir mon spectacle, c'est : qui des ados ou des parents en apprendra le plus !"
4. Il a reçu un traitement hormonal
À l'âge de 11 ans, Roman Doduik a démarré un traitement d'hormones de croissance qui a retardé sa puberté. "Je l'ai pris de mes 11 à mes 17 ans, et c'était une vraie chance d'avoir pu obtenir ce traitement, dans un pays qui permet en plus qu'il soit remboursé par la Sécurité sociale."
"Tout le monde n'a pas cette chance, c'est important pour moi de le préciser parce qu'on ne le dit pas assez. J'ai 20 centimètres en plus de ce que j'aurais dû avoir Je mesure 1m68 précisément. Par contre, arrêtez de me dire dans la rue que je suis tout petit, je le sais. Je vous promets je suis au courant."
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5. Il a subi du harcèlement au collège
"Quand j'étais au collège, on me surnommait Gollum, un personnage du Seigneur des anneaux, à cause de ma tête et de mes oreilles. Vous comprenez pourquoi je me suis laissé pousser les cheveux... Maintenant je ressemble un peu plus à Frodon."
"Et ça, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Je subissais bien pire au quotidien. J'ai été victime de harcèlement, donc cette question me touche particulièrement."
Aujourd'hui, Roman s'investit contre le harcèlement scolaire, à travers son spectacle mais aussi ses vidéos. Pour qu'on en parle, le plus possible. "Si vous en êtes victime ou témoin, le plus important quoi qu'il arrive, c'est d'en parler. Par téléphone au 3020, à vos amis, à votre famille, à vos parents. Parce que des fois un tout petit truc peut avoir une conséquence dramatique."
Alors, maintenant qu'il est à l'affiche de Ducobu passe au vert, qu'il est arrivé en demi-finale de Danse avec les stars et qu'il est en tournée dans toute la France avec son spectacle ADOrable, Roman Doduik va-t-il continuer à se cacher derrière ses cheveux longs ?
"Je crois que je vais bientôt les couper, confie-t-il. Et c'est une véritable exclu que je vous donne. Je pense que ces cheveux ont longtemps été une carapace, une façon de me protéger et de m'inventer un personnage. Aujourd'hui, je n'ai plus besoin de me cacher."
