Cette habitante de Cambrai qui vient de souffler ses cent bougies a toujours la forme et le sourire. Devant ses proches, elle revient sur sa vie d'ouvrière agricole. Une vie connue de beaucoup de familles à l'époque.
Tout sourire, elle ne cesse de donner des accolades et embrassades à tous les convives venus spécialement à Cambrai pour elle. Jeanne Copin fête ses 100 ans.
Sa famille et ses amis ont fait le déplacement de toute la France, ils n’ont pas hésité un seul instant à venir célébrer la centenaire.
"Jamais je n'aurais imaginé vivre cent ans"
Jeanne Copin
Jeanne Copin ne pensais pas un jour fêter ses 100 ans. L’occasion de remuer quelques souvenirs de sa vie bien remplie.
"Jamais je n'aurais imaginé vivre cent ans. Vous savez, j’ai eu une vie très dure" explique-t-elle. "J’ai été ouvrière agricole dans ma jeunesse. Ramasser les endives, les betteraves, ce n’était pas facile"
Le quotidien de beaucoup de jeunes gens vivant dans le Cambrésis à cette époque. Mais Jeanne n’est pas du genre à se plaindre. Jeune fille au moment de la guerre, elle évoque sobrement une période "où les gens avaient faim"
Elle distribuera durant des années des tickets de rationnement, replongeant l’auditoire dans cette période sombre où les privations étaient nombreuses.
Des images plus joyeuses reviennent ensuite en mémoire. L’après-guerre, les bals populaires, les premiers départs en vacances, la maison toujours ouverte aux amis, les fêtes organisées par le monde agricole à chaque période de l’année.
Jeanne n’a pas la mémoire qui flanche, elle regarde en souritant et avec émotion ses enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants.
"Si tout le monde avait eu la chance d'avoir des parents comme nous..."
Thérèse, fille de Jeanne Copin
"Nous n’avons manqué de rien" explique sa fille Thérèse. "Nous étions les premiers parmi toutes nos connaissances à partir en vacances. Je suis fière d’être issue d’une famille simple, généreuse. Qui se levait très tôt pour subvenir à nos besoins sans jamais se plaindre. Si tout le monde avait eu la chance d'avoir des parents come nous..."
Cela valait bien une médaille de la ville de Cambrai, remise des mains du maire. François-Xavier Villain est venue saluer une personne "simple courageuse, qui a beaucoup travaillé" puis ses proches prennent la parole pour des discours tous plus émouvant les uns que les autres. Thérèse, sa fille conclut ainsi :
"Tu es le phare de notre vie, nous t’aimons à l’infini" lui dit-elle dans un sanglot. Des larmes coulent sur les visages. Puis un air d’accordéon fait résonner façon musette la mélodie du traditionnel chant "Joyeux anniversaire, Jeanne, joyeux anniversaire !"
Trois immenses gâteaux arrivent, bien trop petits pour loger une centaine de bougies. L’œil plus pétillant que jamais, Jeanne savoure et sourit devant ces proches qui applaudissent. Nous lui souhaitons de pouvoir fêter encore longtemps son anniversaire.