"Je passe du pro au perso beaucoup plus facilement", ces employés de mairie ravis de la semaine de quatre jours

Réagissant aux propos du Premier Ministre sur l'expérimentation de la semaine en 4 jours dans l'administration, la mairie de Grande Synthe fait savoir que depuis le 1er janvier 2024, près de 150 agents de la Ville travaillent quatre jours par semaine au lieu de cinq auparavant. Une mesure qui implique des journées plus denses mais dont les principaux concernés se réjouissent.

Travailler toujours 37 heures par semaine, mais sur quatre jours au lieu de cinq. Voilà ce qu'a proposé en mars 2023 la Ville de Grande-Synthe (Nord) à ses agents sur la base du volontariat. L'initiative a vu le jour le 1er janvier 2024 et satisfait ceux qui ont sauté le pas.

"Nous n'avons pas attendu Gabriel Attal pour nous y mettre", sonne Martial Beyaert, maire de la commune, en référence à la demande du Premier ministre lors de son discours de politique générale de tester ce dispositif dans les administrations. Depuis le début de l'année, les agents de sa ville ont la possibilité de poser un jour fixe par semaine entre le lundi, le mercredi ou le vendredi.

Sophie Baheux est la responsable du service éducation et a très vite accepté cette proposition, comme 147 autres agents de la Ville. "Je me suis dit que ça ne pouvait qu'être bénéfique pour les employés. Avant, ma pause de 12h à 13h30 me coupait dans la journée parce que je rentrais chez moi. Je perdais du temps en journée que je devais compenser le soir", se souvient-elle.

Une coupure au milieu de la semaine

Désormais, elle peut prendre sa pause obligatoire de 20 minutes quand elle le souhaite afin de travailler neuf heures et quinze minutes par jour. "Je commence à 8h et termine à 17h15, comme avant", sourit-elle. À la différence près que ses mercredis lui sont maintenant libres. "Je passe du pro au perso beaucoup plus facilement."

Responsable du service de surveillance, Laurent Sebille gère une équipe de 18 agents. À 57 ans, il est entré dans le dispositif pour bénéficier de plus de temps libre. "J'ai choisi d'avoir comme journée libre le vendredi en alternance avec le lundi. Ce qui fait que toutes les deux semaines, j'ai un week-end de quatre jours", détaille-t-il.

Le soir, on ne doit plus courir partout

Sophie Baheux

Responsable du service éducation

Même si leurs pauses méridiennes sont réduites, les deux agents ne disent pas ressentir plus de fatigue en rentrant chez eux. "Surtout, le soir, on ne doit plus courir partout. Et quand je ne suis pas là, je sais qu'il y a ma collègue qui ne travaille plus les vendredis. Nous avons convenu de cette alternance et ça se passe très bien.", explique Sophie Baheux, qui peut désormais profiter de ses mercredis pour "assurer son rôle de grand-mère".

C'est le monde de demain, alors autant le mettre en application dès maintenant

Martial Beyaert

Maire de Grande-Synthe

"Je gère mon travail sur quatre jours. Ce n'est pas évident à mettre en place dans tout mon service vu que les agents sont de nuit, de matin ou d'après-midi. J'espère être rejoint malgré tout ! Je n'ai aucun regret et je trouve que c'est une bonne décision", ajoute Laurent Sebille.

Martial Beyaert est persuadé qu'il fallait passer à ce système. "C'est le monde de demain, alors autant le mettre en application dès maintenant. Beaucoup de PME l'ont fait alors que c'était un sujet tabou dans les collectivités territoriales. Mais il faut faire preuve d'audace et de progressisme", assume le maire de la commune de 21.000 habitants.

Assurer une continuité de service public

Pour ce dernier, ce dispositif permet à la fois une amélioration de la qualité de vie au travail, personnelle, mais aussi de l'environnement car il évite un trajet en voiture à la mi-journée aux agents qui rentraient manger chez eux le midi. "Mon exigence, c'était de pouvoir assurer la continuité de service public sans dégradation. C'est le cas parce que nous avons gardé les mêmes horaires d'ouverture."

Dans les prochains mois, l'édile aimerait voir le dispositif étendu au personnel en contact direct avec le public comme les agents de restauration scolaire où ceux de la médiathèque. "C'est plus compliqué à mettre en place qu'avec le personnel administratif mais nous y pensons. Restons malgré tout pragmatiques et méthodiques. Il y a déjà eu un gros travail de service des ressources humaines", salue Martial Bayaert.

La pause de 20 minutes à la charge de l'employeur

"La grande difficulté, c'était de ne pas surcharger les journées de travail. Pour ne pas qu'elles durent dix heures ou plus, il fallait adopter cette journée continue avec la pause de 20 minutes à la charge de l'employeur. Mais des premiers retours que j'ai, je sens une amélioration de la vie au travail", conclut l'élu qui milite pour la semaine de quatre jours à 32 heures.

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