Ce samedi 27 avril, les sports urbains étaient à l’honneur dans l’Arena de Béthune-Bruay, à l'occasion des Street Games. Parmi eux, deux sports olympiques, dont le breakdance. Avec la présence d'un athlète de marque, le B-boy de Lille Ilyes Zoo, champion du monde en 2023 et qui espère représenter la France aux Jeux de Paris, en juillet prochain.
Un moment de trêve, sur son chemin olympique. Ce samedi 27 avril, Ilyes Zoo, qui est dans la dernière ligne droite pour la qualification à Paris 2024, a mis de côté sa casquette de B-boy pour mettre celle de juge à l'œil très aiguisé.
"Je regarde surtout l’originalité. Après, il y a des critères que tous les juges ont en tête : l’originalité, la musicalité, le fait de ne pas rater l’exécution. L’originalité et la musicalité sont ma spécialité en général. C’est ça qui fait la différence entre quelqu’un qui sait faire un mouvement, et quelqu’un qui sait faire le même mouvement en mettant sa touche perso."
Une signature que le Lillois de 25 ans tend à appliquer le plus possible quand il se présente devant les juges. Une chose en plus qui lui a permis l'an passé de devenir champion du monde de battle pro en 2023, avec son groupe Bad Trip.
Un mélange de génération
Ce samedi, à l’Arena de Béthune-Bruay, ce sont des face-à-face de crews qui s'organisent. Un défi à l’équipe adverse au rythme de la musique. Entre figures au sol spectaculaires et pas de danse très techniques, les équipes de b-boys et de b-girls s’affrontent et exécutent des mouvements bien préparés.
Sur la piste, l'âge ne compte pas, seule la danse prime. Clément Busson, breakdancer dans l'équipe From the North, collectif l'original Hip-Hop, a 40 ans. Il réalise des battles avec des enfants qui ont à peine dix ans. Preuve d'une discipline intergénérationnelle. Il cherche à chaque fois "une bonne exécution" et surtout "du plaisir pendant l'événement", ingrédients d'un battle réussi.
Les battles de breakdance se jouent juste en face d’une compétition de basket 3X3. Les Street Games ont fait la part belle aux sports urbains et tout justes olympiques. Le basket 3X3 avait fait son entrée à Tokyo en 2021, pour le breakdance, ce sera à Paris cette année. Une fierté pour un sport de liberté, exprime Ilyes Zoo.
Un engouement grandissant avec les Jeux olympiques
"Ça représente une très grande reconnaissance envers cette discipline, cette culture qui est née dans les années 70 et qui a commencé dans la rue" et qui se retrouvera à la Concorde, en août prochain.
Ilyes Zoo dit ne s'être "jamais préparé que pour les Jeux olympiques. Ils se sont présentés à nous, à tous les breakers. Je me prépare aux JO comme toute autre compétition."
L’enthousiasme olympique s’observe aussi dans les clubs de danse. Laetitia Migioia, présidente de l'école de danse DU School à Hersin-Coupigny (Pas-de-Calais), en témoigne. Le club est passé de 10 à 25 élèves cette année. Une dynamique pas prête de s’arrêter. "On a déjà des demandes enfants pour l’année prochaine."
Après une journée en tant que juré, Ilyes Zoo retournera sur la route de la qualification avec dans le viseur Les Olympic Qualifier Series. La dernière étape pour tenter de se qualifier. Ils se composent de deux événements qui se dérouleront à Shanghai (du 16 au 19 mai) et à Budapest (du 20 au 23 juin). Il devra décrocher l’un des sept derniers tickets restant, en marquant le maximum de points lors des deux événements.
Avec Robinson Radenac / FTV