“La France moche” : ce que l'on sait des six zones commerciales qui vont être transformées dans les Hauts-de-France

Le gouvernement a annoncé ce 29 mars 2024 les zones commerciales concernées par son plan de transformation. Parmi celles-ci, six sont situées dans les Hauts-de-France. Retour sur ces projets, subventionnés à hauteur de 525 000 euros.

Depuis une quinzaine d'années, on l’appelle “la France moche” : ces zones commerciales en périphérie des villes, bétonnées, d’où s’élèvent des bâtiments, généralement bas, jugés laids, entourés de panneaux publicitaires et d’étendues de parking jonchés de voitures par centaines. 

74 zones commerciales dans le viseur du plan de transformation 

Le territoire compte entre 1 500 et 1 800 de ces zones commerciales, d’après le site internet du ministère de l’économie et des finances. Le gouvernement entend transformer certains de ces espaces, “faisant face à une suroffre de surfaces de vente souvent mal articulées avec leur ville centre” et qui “présentent généralement une qualité architecturale et paysagère pauvre”.

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Pourquoi ne pas les détruire, tout simplement ? “Construites depuis les années soixante”, ces zones commerciales représentent 72% des dépenses effectuées dans le commerce physique des Français. “Elles répondent à un besoin social et leur poids économique est tel qu’il est illusoire d’envisager de les supprimer”, explique le ministère. Une réhabilitation est donc de rigueur. 

Objectif : "des zones de vie"

Si les détails de ces transformations n’ont pour le moment pas été dévoilés précisément, le gouvernement a donné les grandes lignes de son plan. Pour le moment, 74 zones commerciales ont ainsi été sélectionnées pour bénéficier d’une enveloppe de 26 millions d’euros.

Objectifs affichés : “concentrer l’activité du commerce sur des espaces plus limités tout en favorisant la mixité d’usages (services, logements, bureaux) et la renaturation en pleine terre”, le tout dans une démarche urbanistique et durable, avec notamment des constructions bas-carbone. 

Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, parle de faire de ces secteurs “des zones de vie”. Dans son plan de transformation, le ministère table sur un “potentiel de production de 25 000 nouveaux logements” dans toute la France et d’une “nouvelle offre commerciale plus adaptée, des bureaux, des équipements publics ou des espaces verts.

Les  6 zones qui vont être revues dans les Hauts-de-France

Parmi les 74 “lauréats” du plan de transformation, six zones commerciales sont situées dans les Hauts-de-France. La région bénéficiera de subventions à hauteur de 525 000 euros, soit 75 000 euros par projet. Amiens, Château-Thierry, Dunkerque, Le Touquet-Paris-Plage, Lille et Saint-Quentin verront ainsi leur paysage périphérique évoluer.

Dans le Nord, deux zones commerciales sont concernées : celle du Carrefour situé à Saint-Pôl-sur-Mer, dans la communauté urbaine de Dunkerque, ainsi que celle du Cora de Wattignies, dans la métropole européenne lilloise. Du côté du Pas-de-Calais, la ZAE (zone d'activités économiques) Georges Besse du Touquet-Paris-Plage sera requalifiée.

Concernant la Somme, la zone commerciale de la Vallée d’Amiens bénéficiera du plan de transformation. Enfin, dans l’Aisne, deux projets seront subventionnés. Il s’agit de la zone de l’Europe, à Château-Thierry, et de la zone d’activités de Salicamp-Cora à Saint-Quentin.

Il n'y a pas que des zones commerciales dans la "France Moche"

Ces dispositions concernent uniquement des zones commerciales. Et pourtant la "France Moche" dans les Hauts-de France, c'est bien plus que ça. La région avait déjà été largement épinglée par le compte Twitter “La France Moche”. Suivi par 80 000 personnes recense les “horreurs locales” à travers tout le pays. Un supermarché et une résidence d'Amiens avaient notamment été épinglés.

À Lille, la piscine Marx Dormoy et des immeubles du quartier Euralille avait aussi été cités. 

Le Cora de Bruay-la-Buissière avait également été affiché sur le compte Twitter. 

La ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, Olivia Grégoire, réfute quant à elle ce terme de “France moche” : une expression “méprisante”.  

Les zones d’activités commerciales ont un bel âge, une soixantaine d’années (...) pour certaines d’entre elles, 10% à peu près, elles sont abîmées, en déliquescence”, affirme-t-elle dans une interview donnée à BFM TV. “On n’est pas là pour porter des jugements de valeur mais pour agir.” 

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