La note, selon Europe 1, aurait été transmise au ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer.
Plusieurs établissements du Nord ont été pointés du doigt dans une note confidentielle de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) remise au ministère de l'Éducation et à laquelle nos confrères d'Europe 1 ont pu avoir accès.
Cette note concerne plus généralement les dérives communautaires constatées à l'école, et fournit selon Europe 1 des exemples très concrets de cas constatés dans des établissements scolaires en France. Dont, par exemple, des mamans d'élèves à Lille Sud qui auraient été surprises en train de distribuer des tracts devant une école élémentaire réclamant la séparation des garçons et des filles "au nom du Coran".
Du mobilier rouge jugé "haram"
D'autres cas sont cités, dans la région, sans que l'on sache précisément dans quelle commune. Dans un établissement, notamment, l'article d'Europe 1 cite le cas "d'élèves qui refusent d'avoir cours dans des classes comportant du mobilier rouge, jugé "haram", c'est-à-dire interdit par le Coran."
Plus loin, on peut lire qu'ailleurs des élèves musulmans auraient été insultés par d'autres élèves de la même religion pour avoir mangé des produits qui n'étaient pas halal.
Réponse du rectorat
Jointe, la rectrice de Lille Valérie Cabuil confirme que des signalements sont régulièrement faits, bien que leur nombre et leur lieu soient confidentiels. En cas de signalement, que ce soit via la plateforme mise en place par l'Éducation nationale ou en contactant le rectorat, ce dernier agit via la Cellule Laïcité.
Cette cellule de dix personnes (inspecteurs, directeurs d'établissements...) se place "en soutien aux établissements" qui sont touchés par les "problèmes comme ceux signalés dans cet article." Elle est "en charge d'agir quand on a des signalements, mais peut aussi intervenir dans des établissements en cas de forts soupçons."
C'est également elle qui forme le personnel de l'établissement (directeur, enseignants, CPE...) à la prévention de la radicalisation. 1700 personnes ont été formées en près de deux ans.
Y-a-t-il eu plus de dérives communautaires ces dernières années, dans les écoles du Nord ? Difficile à dire. "Il y a plus de signalements, mais c'est parce qu'on signalait beaucoup moins auparavant" souligne Valérie Cabuil. "Il a fallu convaincre les enseignants que ces signalements servaient à défendre les jeunes et la société, qu'ils n'étaient pas des délateurs."