Alors que la réforme des retraites a été suspendue du fait de l'épidémie de coronavirus, le Nordiste Laurent Pietraszewski a été reconduit en tant que secrétaire d'Etat chargé des Retraites et de la Santé au Travail ce dimanche 26 juillet.
Laurent Pietraszewski, le M. Retraites du gouvernement Philippe nommé ce dimanche 26 juillet secrétaire d'Etat chargé des Retraites et de la Santé au Travail, retrouve le gouvernement alors qu'un point d'interrogation marque ce qui devait être une réforme-phare du quinquennat. Ce connaisseur des questions sociales, ancien cadre chez Auchan, avait déjà hérité le 20 mai de la question de la "protection de la santé des salariés contre l'épidémie de Covid-19". La réforme des retraites, qui avait provoqué avant l'épidémie deux mois de fronde syndicale et politique, était alors "suspendue".
Élu en 2017
Le Premier ministre Jean Castex a ensuite annoncé, le 17 juillet, qu'il décalait cette réforme sociale clé tout comme celle de l'assurance-chômage, en raison de la crise économique et sociale liée au coronavirus.Jean Castex a promis de reprendre la concertation sur les retraites "dans les mois à venir" avec "une nouvelle méthode".Élu en 2017 avec l'étiquette "société civile", le macroniste de la première heure Pietraszewski est un homme volubile, qui use parfois du jargon managérial. Il est dépeint par ses collègues marcheurs comme "un gros bosseur" et "une valeur sûre".Né en Seine-Saint Denis, marié et père de deux filles, il a grandi à Epinay-sur-Seine avant de passer son adolescence à Lambersart, à côté de Lille.
Un passage chez Auchan contesté
Après un DEA en économie appliquée à Lille, il a fait sa carrière chez Auchan, dans le management opérationnel puis dans les ressources humaines. "Ceux qui l'ont côtoyé gardent de lui le souvenir de quelqu'un d'abordable, à l'écoute et ouvert", rapporte un porte-parole du groupe de distribution.Le son de cloche des syndicats est différent. Guy Laplatine, ex-délégué syndical CFDT Auchan, évoque un épisode au début des années 2000 à Béthune: "Il avait fait très fort, il avait fait mettre en garde à vue une déléguée syndicale qu'il soupçonnait d'avoir donné un petit pain à une employée de la galerie marchande". "Il n'a jamais pu prouver que c'était vrai, et de fait ça ne l'était pas" et elle a "ensuite été réintégrée".Au sujet de cet épisode, le député avait dit au Monde en 2017 avoir eu "à traiter les éléments objectifs" du dossier: "La sanction prononcée, quelques jours de mise à pied, était mesurée et adaptée. Elle n'a pas été contestée aux prud'hommes".