"Le proto, c'est trop risqué d'en rire" : l'ARS alerte sur les dangers des ballons de protoxyde d'azote

"Gaz hilarant", "ballon" ou "proto", la consommation de protoxyde d'azote n'est pas sans risque. Lorsqu'il est inhalé il peut provoquer des AVC ou donner des envies suicidaires. Pour endiguer le phénomène l'ARS Hauts-de-France renouvelle sa campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux.

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Quelques clics sur le site d'un géant du commerce en ligne suffisent pour s'en procurer. Utilisées dans les siphons de pâtisserie et autres machines à soda, les cartouches de protoxyde d'azote se vendent en lot pour quelques dizaines d'euros.

Mais leur usage est aujourd'hui détourné pour être inhalé dans des ballons. Consommé pour ses effets hilarants et euphorisants principalement par les plus jeunes, ce gaz présente de nombreux risques pour la santé, "que la consommation soit occasionnelle ou fréquente" alerte l'ARS Hauts-de-France.

C'est pour cette raison que l'ARS a décidé de renouveler en 2024, sa campagne de sensibilisation aux dangers du protoxyde d'azote, dans des vidéos publiées sur Instagram, TikTok ou Youtube, à destination des plus jeunes intitulées : "Le proto, c'est trop risqué d'en rire".

D'autant plus qu'une augmentation significative de l'usage détourné des cartouches de protoxyde d'azote est constatée depuis 2017 dans la région Hauts-de-France.

"Et là, elle s'écroule sur le canap"

Dans cette campagne, l'ARS Hauts-de-France illustre par le biais de messages vocaux, les dangers de la consommation de ce gaz hilarant.

On retrouve par exemple le témoignage de "K Rim", qui raconte comment s'est passée sa dernière soirée entre amis. "En milieu de soirée, Sof' commence à taper des ballons de proto" entend-on sur l'enregistrement vocal. "Et genre, elle explose de rire (...) Et là, elle n'arrive plus à respirer et elle s'écroule sur le canap."

Mis en scène, ce témoignage n'a pourtant rien de fictionnel, en témoigne la liste des effets secondaires du gaz hilarant : AVC, troubles de la sensibilité, agressivité, délires paranoïaques ou encore idées suicidaires.

► Lire aussi : Protoxyde d’azote : "On est face à un problème de santé publique", des chercheurs lillois luttent contre les graves conséquences de son inhalation

120 cas graves dans les Hauts-de-France en 2023

Si "le phénomène est difficile à quantifier", admet l'ARS Hauts-de-France, les retours des établissements de santé et la publicisation du sujet sur les réseaux permettent de témoigner d'une consommation croissante.

"Le centre d'addictovigilance des Hauts-de-France a recensé 120 cas en 2023 de personnes présentant des complications imputables au protoxyde d'azote, en augmentation par rapport à l'année précédente où 99 cas avaient été identifiés dans la région" relate l'ARS.

Au niveau national, Santé publique France estime que la consommation de protoxyde d'azote "ne concerne que les plus de 18 ans." 13.7% des 18-24 en auraient déjà consommé au moins une fois dans leur vie.

Pour que le phénomène arrête d'enfler, l'ARS souhaite par son initiative "améliorer le niveau d'information des jeunes et de leur entourage", atténuer la "désirabilité sociale" liée à la consommation du protoxyde d'azote et "faciliter le relais vers les professionnels". L'agence s'est également rapprochée du CHU de Lille pour constituer une filière régionale de prise de charge des patients victimes du mésusage du protoxyde d'azote.

Toute personne dans le besoin peut donc se rendre sur le site parlons-proto.fr pour prendre connaissance des risques et se rapprocher de professionnels.

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